Gonet: l'actualité des marchés au 25 septembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,31%, S&P 500 -0,23% Nasdaq -0,09% Russell 2000 -0,30%, SOX +0,79% Eurostoxx -0,13%, SMI -0,63%.

La semaine écoulée confronte le marché à un principe de réalité nommé «banques centrales». Le doux rêve des investisseurs en actions est brutalement interrompu, la Fed et la banque d’Angleterre intègrent le camp des taux qui vont rester durablement élevés, la Suisse renonce à relever ses taux pour le moment, en Suède la Riskbank relève les siens, l’inflation y reste tonique à 7,5%. La semaine précédente la BCE avait augmenté ses taux en indiquant une pause potentielle. En bref, la semaine passée les investisseurs doivent bien admettre que les taux US vont probablement rester élevés plus longtemps qu’espéré. Ce matin les Fed Funds ne prévoient plus grand-chose, cela manque singulièrement de conviction, pas de hausse prévue ces deux prochains réunions, ni de baisse vraiment attendue, on en est à 58% de probabilités d’une coupe de 25 points de base le 7 novembre 2024, tu parles d’un marché perdu dans la traduction… Et c’est bien là que le bât blesse, les intervenants détestent l’incertitude, ils ont grand peine à faire avec un manque de visibilité crasse qui prévaut actuellement dans le paysage monétaire mondial.

Ajoutez à cela la remontée plutôt brutale des cours du pétrole, le plafond de la dette américaine qui se rappelle à notre mauvais souvenir, la Chine dont le redémarrage économique semble être entré en hypoglycémie et une crainte bien présente (et peut-être fondée qui sait?) que des taux élevés sur la durée impactent l’économie réelle mondiale. Je vous l’accorde, ce tableau n’est pas très joli à voir, il s’intégrerait à merveille au musée Giger de Gruyères. Et bien souvent les investisseurs sont hypnotisés par un tel contexte, ils oublient du coup que l’inflation est réellement en train de ralentir dans de nombreux pays occidentaux, que la croissance économique résiste (la Fed a même relevé ses estimations de PIB pour cette année et 2024), qu’une révolution industrielle est en cours (I.A.) et  que, l’air de rien, les investisseurs sont encore et toujours demandeurs de nouvelles émissions d’actions (IPOs). À propos de sociétés, dans environ trois semaines débutera la prochaine saison des résultats trimestriels d’entreprises, ce sera à nouveau l’occasion de faire un point sur le tissu micro-économique.

Ambiance automnale à Wall Street vendredi passé, les indices terminent leur séance en léger repli, dans des volumes d’échanges encore en baisse. Deux secteurs parviennent à terminer la journée dans le vert, la tech et l’énergie. Les semi-conducteurs surperforment pendant que l’indice S&P500 (SPX) est maintenu en respect par sa moyenne mobile à 100 jours (clôture à 4320 points contre la 100 dma à 4376 pts). La volatilité recule de 2%, le VIX se pose à 17,20, le breadth est mauvais avec 3 titre en recul contre 1 en progression sur le SPX, le dollar reste demandé mais ne progresse guère, la paire EUR/USD traite à 1,0645, l’or fait de même, l’once évolue à 1925 dollars tandis que le pétrole se maintient au-dessus de 90 dollars le baril de WTI Light Crude et fait face à une résistance solide à 93,40 dollars, le haut de sa tendance baissière. Le (un peu moins que d’habitude) joyeux royaume des actions ne lâche pas les rendements obligataires américains des yeux, le 10 ans lui fait peur qui traite ce matin à 4,47%, voit sa prochaine résistance à 4,50% et, s’il la casse, devrait techniquement viser 5% à terme.

Arrêtons-nous une minute une fois n’est pas coutume sur la paire EUR/CHF. La non hausse de taux par la BNS la semaine passée a pour effet de redonner quelques forces à l’euro face à ce franc suisse inoxydable en apparence. Techniquement la configuration de la paire redevient intéressante, elle tente actuellement de casser sa moyenne mobile à  jours (0,9685 contre la 100 dma à 0,9663). Si elle parvient à ses fins, le prochain niveau à suivre sera 0,9781, c’est là qu’évolue actuellement la 200 jours. Mais le plus intéressant, c’est que la tendance baissière récente de l’euro contre franc suisse entamée en septembre 2021 est remise en question, c’est à suivre de près.

Deux responsables de la Fed déclarent qu'au moins une nouvelle hausse des taux est possible, tout en insistant sur le mantra «plus haut pour plus longtemps». Susan Collins, de Boston, indique qu'un nouveau resserrement n’est «certainement pas exclu» et la gouverneure Michelle Bowman dit que plus d'une hausse serait probablement nécessaire. Mais Ellen Zentner, de Morgan Stanley, prédit que le FOMC restera en attente jusqu'à ce qu'il soit prêt entamer son cycle de baisses de taux l'année prochaine.

Les studios hollywoodiens et les scénaristes sont parvenus à un accord de principe sur le renouvellement de leur contrat, ce qui constitue une avancée majeure dans la grève qui a débuté au mois de mai. L'accord provisoire de trois ans reste soumis à l'achèvement de la formulation du contrat et des recommandations, qui pourraient intervenir dès demain.

Au menu macro-économique du jour, on débute en Allemagne avec l'indice IFO du climat des affaires (10h00). Plus tard, aux Etats-Unis, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago sera publié à 14h30.

China Evergrande serait incapable de remplir les conditions requises pour l'émission de nouvelles obligations et repousse une grosse réunion avec ses créanciers prévue aujourd'hui. Novartis confirme la scission de Sandoz pour le 4 octobre 2023. Ford estime qu'il reste d'importantes lacunes à combler pour parvenir à un accord avec l'UAW. La FTC va déposer une plainte antitrust contre Amazon cette semaine. Swatch Group estime être sur la bonne voie pour réaliser son objectif de 9 milliards de francs sur l'année, mais l'évolution du franc sera déterminante. KKR demande à Telecom Italia de repousser la date limite de l'offre ferme sur le réseau de lignes fixes. Moderna réaffirme son partenariat stratégique avec Lonza. Faute de prétendants, l'Italie renonce pour le moment à céder ses parts dans Banca Monte Dei Paschi en bloc, mais pourrait vendre des titres au fil de l'eau, selon la rumeur. L'Italie devrait permettre aux banques de choisir si elles préfèrent payer la taxe sur les surprofits ou renforcer leurs réserves. Plutôt une bonne nouvelle pour le secteur par rapport aux annonces initiales.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse hormis au Japon où le Nikkei225 progresse de 0,85% à la cloche. Hong Kong perd 1,71%, Shanghai recule de 0,54% et Séoul abandonne 0,49%. Le future SPX récupère 14 points et l’Europe ouvre en recul de 0,3%. Genève tente de montrer le bon exemple aux actions, il s’y installe un bull-market éphémère de températures avec un gain journalier de 1 degré annoncé par Météo Suisse. Résistance à 27 ce vendredi!

 

L'actualité des marchés sera de retour mercredi 27 septembre.

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