Gonet: l'actualité des marchés au 20 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Nasdaq +0,87%, Dow +0,15%, SPX +0,39%, Russell +0,84%, SOX +1,6%, Eurostoxx -0,87%, SMI -0,69%.

Wall Street clôture en hausse, soutenue par les valeurs technologiques, susceptibles de mieux se comporter que les cycliques face au retour des mesures de confinement anti-coronavirus. La dégradation rapide de la situation sanitaire aux Etats-Unis menace de freiner la reprise économique. Les inscriptions au chômage sont reparties à la hausse la semaine dernière aux Etats-Unis et le nombre de décès du Covid a désormais dépassé les 250’000 dans le pays. Les Américains sont priés de renoncer à leurs traditionnels déplacements pour Thanksgiving, dans une semaine et la ville de New York a fermé ses établissements scolaires pour freiner la vague épidémique. Au registre politique, le blocage du plan de relance inquiète. Le sénateur démocrate Chuck Schumer relance cependant les espoirs sur ce front, en indiquant que Mitch McConnell, le leader de la majorité républicaine au Sénat, a donné son accord pour reprendre les négociations, interrompues depuis l'élection présidentielle. Reste à savoir si les Républicains du Sénat accepteront d'aller au-delà de leur projet de plan minimal de 500 milliards de dollars alors que les Démocrates défendent un nouveau "package" de 2200 milliards (le HEROES Act'), pour prendre le relais du 'CARES Act' du même montant voté en mars dernier, mais dont les crédits sont désormais épuisés.

Pour en revenir au  marché, les investisseurs prennent conscience que l'économie risque de souffrir encore dans les prochains mois avant la mise en place d'une campagne de vaccination. Celle-ci ne pourra sans doute s'effectuer à grande échelle qu'à partir du printemps 2021, même si les laboratoires espèrent commencer les premières vaccinations dès la fin de cette année. Dans ce contexte quelque peu morose, on se repositionne dans les valeurs dites «work from home» et les secteurs de l’énergie et de la technologie surperforment la cote. Les volumes d’échanges restent limités, la volatilité recule de 3%, l’indice VIX à 23 et le rendement de l’emprunt US à 10 ans baisse à 0.82%, prochain support 0,78%, sa moyenne mobile à 200 jours. Le dollar n’y arrive toujours pas, le Dollar Index (DXY) revient tout près de 92, la paire eur/usd remonte à 1,1874 et l’or profite de la faiblesse du billet vert pour rebondir à 1866 dollars par once, après avoir testé son support de 1850 – 1855 dollars hier. Le pétrole stagne, le baril de WTI Light Crude à 41,71 dollars. Attention à la configuration technique de l’indice S&P500 (SPX), qui ne doit pas clôturer en-dessous de 3537 points, sous peine de potentiellement accélérer vers le sud, clôture hier à 3581 points. On le disait hier, les indices semblent s’essouffler et les indicateurs internes de marché montrent de nombreuses situations extrêmes au niveau du sentiment, qui est devenu excessivement optimiste. À ce propos, notons que les Robinhooders sont de retour et achètent «big time», personnellement ça ne me rassure pas du tout. Enfin hier est aussi marqué par des couvertures de positions shorts (vendues à découvert).

L'épidémie prend des proportions inquiétantes aux Etats-Unis, où la barre symbolique des 250'000 décès a été franchie depuis mercredi pour un total de plus de 11,5 millions de cas avérés. Le nombre d’hospitalisations a franchi des records à 79’410 mercredi aux Etats-Unis, leur 9e record de suite, selon les chiffres du 'COVID Tracking Project', qui font référence. Le nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19 a désormais dépassé en moyenne les 162'000 sur une semaine, en hausse de 77% par rapport à deux semaines plus tôt. Face à la résurgence de l'épidémie depuis octobre, de plus en plus d'Etats américains annoncent des nouvelles mesures de restriction de déplacements. Les centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) ont exhorté jeudi les Américains à ne pas voyager pour les vacances de Thanksgiving, le 26 novembre.

Au registre macro-économique, les inscriptions au chômage sont donc reparties à la hausse la semaine passée, pour la première fois depuis plus d'un mois. Pour la semaine close au 12 novembre, les inscriptions au chômage ont bondi à 742’000, en progression de 31’000 par rapport à la semaine antérieure, et ressortent bien plus élevées qu'attendu puisque le consensus était positionné à 700’000. Enfin, le nombre de chômeurs indemnisés sur la semaine close le 5 novembre atteint 6,372 millions, en baisse de 429’000 sur sept jours (6,4 millions de consensus). L'indice manufacturier régional de la Fed de Philadelphie pour le mois de novembre est ressorti à 26,3, contre un consensus de 24,5 et après 32,3 pour le mois antérieur. Les reventes de logements existants sont ressorties supérieures aux attentes en octobre, à 6,85 millions d'unités, contre un consensus de marché de 6,47 millions et après 6,57 millions en septembre. Enfin, l'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour le mois d'octobre a progressé de 0,7% par rapport à septembre.

Fin de semaine calme en l'absence d'indicateurs majeurs en Europe et aux Etats-Unis. Ce matin, l'indice PMI flash manufacturier japonais a déçu, à 48,3 points, toujours en zone de contraction. Le consensus s'établissait à 49,4 points. Quant à l'inflation nipponne, elle s'est établie à -0,7% en rythme annualisé en octobre, du jamais vu depuis neuf ans.

General Motors revoit en hausse ses investissements dans les véhicules électriques, à 27 milliards de dollars d'ici 2025 contre 20 milliards précédemment. Amazon reporte au 4 décembre le «Black Friday» en France. Swiss Re confirme ses objectifs lors de sa journée des investisseurs. Novartis a conclu un accord de licence exclusive avec l'australien Mesoblast pour un traitement potentiel contre l'insuffisance pulmonaire aigue.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent majoritairement en hausse, à l’exception notable de Tokyo, qui recule de 0,42% à la cloche. Hong Kong progresse de 0,23%, Shanghai prend 0,44% et Séoul 0,24%. Le future SPX recule de 16 points, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a demandé la restitution des fonds inutilisés des facilités de prêt d'urgence de la Fed. La banque centrale a repoussé la demande. Le secrétaire au Trésor a demandé une prolongation de 90 jours pour quatre programmes, mais a réclamé que les autres expirent comme prévu le 31 décembre et que la Fed rende 455 milliards de dollars afin que le Congrès puisse utiliser l'argent ailleurs. La Fed veut que tous ses outils «continuent à servir leur rôle important de soutien à notre économie encore tendue et vulnérable». Le marché n’apprécie pas cela, dès qu’un doute s’instille il fait la moue, ceci dit big deal il ne semble pas y avoir en  l’état. L’europe est indiquée à l’équilibre à l’ouverture.

A lire aussi...