Pendant que le monde politique des deux côtés de l’Atlantique se déchire et aboie à tout va, la caravane boursière passe, imperturbable.
21e record historique à la cloche pour l’indice Nasdaq Composite (CCMP), porté notamment par Tesla, Apple et Amazon. La première nommée profite d’une note de Wells Fargo qui l’ajoute à sa liste d’idées tactiques. 5e séance consécutive de hausse pour le titre qui repasse au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours et dégage le chemin technique qui lui faisait barrage jusque-là. À noter que le Nasdaq100 (NDX) ne termine pas sa séance sur un record. Le podium du jour du SPX se compose de la tech, de la consommation discrétionnaire et des financières. Les majeurs du pétrole se portent bien, le baril de WTI Light Crude progresse à 83,58 dollars. Les semi-conducteurs restent en retrait. Le marché démarre donc le second semestre 2024 comme il a commencé son année, en fanfare (sauf pour les petites capitalisations). Les volumes d’échanges restent certes limités mais les mouvements se font et les absents ont tort. L’optimisme prévaut dans les salles de marchés, l’enthousiasme autour de l’intelligence semble toujours d’actualité, les perspectives de baisses de taux par la Fed également, ce d’autant que les récentes statistiques macro-économiques ont montré un marché de l’emploi un peu moins vigoureux et une demande des consommateurs en repli. La saison des résultats de sociétés au deuxième trimestre débute dans quelques semaines, il va falloir assurer sur cette partie, dans l’intervalle les intervenants semblent indécrottablement optimistes, les actions ont tendance à bien se comporter en année d’élection présidentielle, les deux candidats promettant monts et merveilles, voire plus.
Tout va bien dans le meilleur des mondes donc, en surface. La volatilité reste faible avec un VIX à 12,22, le ratio put call est à nouveau au tapis, à 0,56. Les intervenants ont clairement baissé leur garde une fois encore. L’indice S&P500 équipondéré (SPW) perd 0,79% hier tandis que le SPX progresse de 0,27%, les quelques hardis ayant rejoint les généraux sur la colline vendredi sont déjà de retour en plaine. En parallèle, la probabilité croissante d’une victoire de Donald Trump le 5 novembre après la calamiteuse prestation de Joe Biden lors du débat de la semaine passée semble plaire aux détenteurs d’actions, en revanche le marché obligataire est lui aussi en train de prendre conscience de cette nouvelle donne et a fait remonter les rendements obligataires de 20 points de base en quelques jours, le 10 ans US traite ce matin à 4,44%, il teste sa moyenne mobile à 50 jours, s’il la casse il regardera ensuite 4,53%.
Le Dollar Index (DXY) se maintient à 105,93, sa prochaine résistance se situe à 106,10, son support à 105,16. La paire EUR/USD évolue ce matin à 1,0730. L’or revient à 2330 dollars l’once, sa 50 jours évolue à 2338 dollars, c’est sa prochaine résistance.
Notez que demain mercredi Wall Street ne traitera qu’une demi-journée, pour ensuite rester fermée jeudi, ce sera le jour de l’indépendance des Etats-Unis (les taquins murmurent que ce sera aussi celui de Rishi Sunak). Semaine écourtée donc, qui n’attire guère les volumes d’échanges, de plus vendredi sera publié l’important rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis.
Sur le front de la macro, L'activité manufacturière américaine s'est contractée en juin pour un troisième mois consécutif, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM). John Williams, de la Fed de New York, se dit confiant dans la capacité de la Fed à ramener l'inflation à 2% (merci pour ce discours d’anthologie). Aujourd’hui le patron Jerome Powell s’exprime lors de la conférence Sintra de la BCE.
Un mot sur l’Europe où juillet débute par une hausse de 0,74% de l’Eurostoxx et surtout un rebond de 1,01% du CAC40 parisien, soulagé à la perspective que le Rassemblement National n’obtienne pas de majorité absolue à l’Assemblée Nationale lors du deuxième tour de ce dimanche, ce qui reste à confirmer cela dit, rien n’est joué. Le marché obligataire se détend aussi, le spread entre le 10 ans OAT et son alter ego le Bund évolue ce matin à 73 points de base. On notera au passage les chiffres de l’inflation allemande, publiés hier, qui sont inférieurs aux attentes, ça ne peut faire que du bien, ce d’autant que Christine Lagarde est aussi à Cintra et s’exprimera en même temps que son collègue Jerome.
À Poudlard, le petit Donald Mallefoy reçoit une cape d’immunité de la part du professeur Rogue et ses collègues du conseil suprême de l’école. Le problème, c’est qu’on a vraiment de la peine à imaginer Joe Biden en Harry Potter pour calmer les ardeurs de Donald.
Au menu macro-économique du jour, l'inflation et le chômage en zone euro à 11h00, avant l'enquête JOLTS sur l'emploi américain à 15h30.
Blackstone va vendre le fabricant japonais de compléments alimentaires Alinamin à MBK pour 2,2 milliards de dollars, selon Nikkei. Les livraisons de Tesla devraient chuter pour le deuxième trimestre consécutif selon les estimations des analystes. BlackRock lance un ETF sur les actions avec une couverture à 100% en cas de baisse. L'autorité de la concurrence française prépare des poursuites contre Nvidia. Givaudan acquiert entièrement l'italien b.Kolormakeup & Skincare. Richemont nomme un nouveau directeur général chez Cartier. Eni espère obtenir 4,3 milliards de dollars de la vente de ses actifs selon Bloomberg. Moody's confirme la note d'émetteur de Volkswagen en raison d'un portefeuille robuste. Fitch a confirmé lundi à AA- les notations à long terme de Novartis. Le fondateur de Logitech propose de remplacer la présidente Wendy Becker. Prysmian finalise l'acquisition d'Encore Wire. Vontobel réalise un investissement minoritaire dans le gestionnaire d'infrastructure britannique Ancala Partners.
Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo gagne 1,15% à la cloche, Hong Kong grappille 0,2%, Shanghai égare 0,03%, Séoul perd 0,84% et le Nifty50 prend 0,08%. Le future SPX recule de 11 points et l’Europe ouvre en légère baisse.