Ecoutez ce refrain: l’inflation sera temporaire – Flash boursier Bonhôte

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Le durcissement imminent des politiques monétaires inquiète les investisseurs tandis que l’économie américaine se redresse fortement.

La croissance mondiale s’accélère dans la plupart des pays industrialisés. La vaccination a permis d’assouplir les mesures restrictives contre le virus, entrainant un redémarrage de la consommation. Simultanément, la production industrielle augmente même si la situation se révèle hétérogène entre les pays. Il faut toutefois garder à l’esprit que l’on compare les données actuelles à celles d’il y a un an, lors de leur effondrement lié à la pandémie.

Le commerce international connaît depuis plusieurs mois d’importantes difficultés d’approvisionnement. Les pénuries et goulets d’étranglement entrainent les prix à la hausse, ce qui inquiète les investisseurs quant à un durcissement imminent des politiques monétaires. Dans ce contexte, le marché obligataire fait le contraire de ce qu’il est censé faire. Le repli des taux longs indique probablement que le président de la Fed, Jerome Powell, a réussi à convaincre le plus grand nombre par son refrain: le pic actuel d’inflation sera temporaire. Ainsi, le rendement des obligations du Trésor à 10 ans s’est dérobé vers 1,45%, un niveau plus vu depuis mars. La valorisation élevée des actions renforce toutefois le risque de correction et de hausse de la volatilité à court terme. En attendant, le SP500 a franchi un nouveau record et le Nasdaq a fini au-dessus des 14’000 points. Les valeurs technologiques ont été prisées au détriment des industrielles. Le secteur de la santé et les services utilitaires ont poussé les bourses mondiales tandis que les titres financiers, mécontents de la baisse des taux, se repliaient.

L’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a bondi de 5% sur un an au mois de mai. Cette hausse spectaculaire, pas observée depuis près de 13 ans, témoigne d’une forte reprise de l’économie américaine. L’inflation a été notamment tirée par l’augmentation des prix des voitures d’occasion et des locations de véhicule, pour lesquelles la demande explose, nombre d’Américains ayant profité du télétravail pour quitter les centres-villes. D’autant plus que la production de voitures neuves est fortement ralentie par la pénurie de semi-conducteurs.

A l’issue de sa réunion ce mercredi, la Fed (qui achète encore pour 130 milliards de dollars d’actifs par mois) confirmera sans doute sa politique monétaire ultra accommodante. Sans grande surprise, la BCE ne change pas sa trajectoire monétaire. Elle a révisé la croissance du PIB de 4 à 4,6% pour cette année et son estimation d’inflation à 1,9%. Christine Lagarde a déclaré que les données les plus récentes suggèrent un rebond des services et une poursuite de la dynamique dans l’industrie, ce qui permet de prévoir une accélération au deuxième trimestre. La BCE, va poursuivre son programme de rachats d’actifs à un rythme supérieur à celui de début d’année. Dans tous les cas, si ‘tapering’ il devait y avoir à terme, ce serait un ‘tapering’ très graduel.

L’essentiel en bref

 

Jouer le momentum devient moins cher

La fin du premier semestre marque habituellement le re-balancement de certains indices mondiaux. Dès lors, le MSCI World Momentum a changé sa composition ce qui a déprimé sa valorisation.

Pour rappel, l’indice est constitué de titres momentum, c’est à dire des valeurs qui ont expérimenté des hausses de cours sur les 6 à 12 derniers mois. L’indice a donc procédé à son re-balancement semestriel en début du mois de juin, se débarrassant ainsi des anciennes valeurs momentum à caractère plus technologique pour s’alimenter en valeurs financières et de l’énergie.

Ces dernières, ayant des price-earnings (PE) nettement inférieurs, ont donc eu un effet drastique sur la valorisation de l’indice, qui a fléchi de 39% à moins de 20 fois les bénéfices estimés. Cette mutation de l’indice momentum démontre tout l’impact de la pandémie qui a finalement bouleversé les tendances sur les titres et reflète la rotation sectorielle qui s’est opérée sur les marchés dans cette reprise économique.

Les valeurs dites «values» et peu chères sont alors devenues momentum à la place des valeurs technologiques jugées trop chères.

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