Correction sur les marchés boursiers après les «Minutes» de la Fed

AWP

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Le Vieux Continent a fini ancré dans le rouge: Francfort a lâché 1,25%, Londres 1,54%, Milan 1,63%, Paris 2,43% et Zurich 1,13%.

Les Bourses européennes ont perdu du terrain jeudi, en raison de la perspective de ne plus être alimentées par la Réserve fédérale américaine, tandis que Wall Street se reprenait.

Au lendemain de la parution du compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed, aussi appelé «Minutes», les marchés boursiers ont enregistré de nettes corrections.

Le Vieux Continent a fini ancré dans le rouge: Francfort a lâché 1,25%, Londres 1,54% et Milan 1,63%. Paris a perdu 2,43% après avoir glissé brièvement de plus de 3%, particulièrement touchée par le repli du luxe. A Zurich, le SMI a lâché 1,13%.

Wall Street, qui avait déjà intégré cette publication mercredi, se rapprochait de l'équilibre. Vers 17H15 GMT, le Dow Jones reculait de 0,12%, tandis que le S&P 500 gagnait 0,21% et le Nasdaq 0,38%.

«Il y a une rotation sectorielle qui se fait aux Etats-Unis, au profit de la tech, de l'énergie, de la pharmacie, de la grande distribution», constate Laurent Le Grin, directeur générale de DPAM France.

Selon les Minutes de la Fed, l'idée d'une réduction du soutien monétaire dès cette année gagne du terrain, même si les membres du comité sont divisés sur la date de début, au vu des progrès constatés sur le front économique et de l'emploi.

Depuis l'épidémie, la Fed achète chaque mois pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et autres titres pour soutenir la reprise, un soutien qui a permis aux marchés de rebondir de manière spectaculaire mais qu'elle entend alléger.

«Le marché est pris à contre-pied car certains voyaient venir le resserrement monétaire à partir de mars 2022 seulement», rappelle M. Le Grin

Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont d'ailleurs continué de reculer début août, mais l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie a encore ralenti en août.

«Les craintes liées au Covid-19 et à la propagation du variant Delta» s'ajoutent à la perspective d'une réduction du soutien de la Fed et «les investisseurs sont pris entre deux feux», explique l'analyste.

Cependant les mouvements du jour doivent être remis en perspectives au regard des faibles volumes, qui amplifient les variations.

Et au vu des plus hauts atteints ces dernières semaines par les indices boursiers, la plupart des experts jugeaient logique jeudi de les voir faire un peu marche arrière.

Sur le marché de la dette souveraine, les taux européens se stabilisaient tandis que le taux américain à 10 ans se repliait légèrement par rapport à la veille, à 1,24%.

Les matières premières plombées

Les valeurs liées aux matières premières, très sensibles à la conjoncture, notamment en Chine, ont particulièrement souffert jeudi.

A Londres, Antofagasta a perdu 4,45% et Anglo American 4,72%. A Paris, ArcelorMittal a cédé 7,01%.

Le secteur pétrolier s'est replié également, inquiet pour la reprise économique mondiale. BP a lâché 4,92% et Royal Dutch Shell (action "B") 3,90%.

Le luxe chancelle

Les valeurs du luxe continuaient de souffrir alors que la consommation ralentit en Chine et que le président du pays préconise une redistribution des richesses.

A Paris, le géant LVMH a chuté de 6,38% à 613,10 euros, Kering s'est enfoncé de 9,47% à 650 euros et Hermès de 4,69% à 1.220 euros.

Pour LVMH, l'Asie hors Japon représentait 38% de ses ventes au premier semestre, pour Hermès cette part monte à 51% et chez Kering, l'Asie Pacifique s'élève à 42% du chiffre d'affaires.

A Londres, Burberry s'est replié de 6,62% à 1.813 pence. A Zurich, Richemont a cédé 6,68% à 99,34 francs suisses.

A New York, Estée Lauder gagnait 2,73% à 327,79 dollars après avoir annoncé que ses ventes ont dépassé les attentes des analystes au deuxième trimestre.

Le pétrole au plus bas depuis trois mois

Les cours du pétrole reculaient fortement, sous l'effet combiné des craintes pour la demande de brut et d'un dollar en forme.

Vers 17H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 66 dollars à Londres, en baisse de 3,25% par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril américain de WTI pour septembre perdait 3,27% à 63,32 dollars.

L'euro cédait 0,20% face au billet vert, à 1,1687 dollar.

Le bitcoin gagnait 2,31% à 45.570 dollars.

 

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