Bonds Europe: nouveaux plus bas pour la France et l’Allemagne

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,444%, contre -0,403% mardi.

Les taux d’emprunt en zone euro ont continué à baisser mercredi, la France et l’Allemagne finissant à de nouveaux plus bas historiques alors que les investisseurs anticipent l’annonce d’une baisse de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) dans la soirée.

«Les marchés attendent clairement la réunion de politique monétaire de la Fed ce soir», au cours de laquelle cette dernière «devrait baisser ses taux d’intérêt pour la première fois en onze ans», a observé auprès de l’AFP Nicolas Forest, directeur de la gestion obligataire chez Candriam.

C’est pourquoi «les taux baissent dans tous les pays, notamment en Italie, qui a connu une tension hier après des émissions obligataires importantes» mais renoue avec l’accalmie ce mercredi, a-t-il complété.

Nous anticipons «une baisse de 25 points de base avec un discours accommodant, et une potentielle baisse en septembre», a poursuivi M. Forest, alors qu’une réduction de 50 points de base dès ce soir n’est «attendue qu’à hauteur de 15%» par le marché, selon lui.

En revanche, si la Banque centrale américaine «ne baisse pas (ses taux), les marchés vont connaître une grosse secousse», a poursuivi le spécialiste, ce qui rend cette hypothèse très improbable.

La Fed conclut mercredi, après la clôture des marchés européens, une réunion monétaire historique où elle devrait, pour la première fois depuis 2008, abaisser les taux d’intérêt pour prolonger la croissance alors que Donald Trump réclame des taux encore plus bas.

«L’exercice est très délicat pour (le président de la Fed) Jerome Powell, qui doit évidemment gérer l’économie, une possible guerre commerciale et un président particulièrement critique et interventionniste», a résumé M. Forest.

«L’autre point qui est très important est le Brexit puisque la faiblesse de la livre sterling a été alimentée par le discours dur de Boris Johnson et a aussi contribué à faire baisser les taux en Europe», les investisseurs privilégiant la sécurité, et donc les emprunts d’Etat, considérés comme des valeurs refuge, a-t-il expliqué.

Le taux d’emprunt britannique à dix ans a ainsi fini mercredi à un plus bas depuis août 2016.

Le conseiller pour l’Europe de Boris Johnson s’est rendu mercredi à Bruxelles pour délivrer un message du nouveau Premier ministre britannique réclamant «l’abolition» du «filet de sécurité» irlandais, au coeur de l’impasse sur le Brexit, a annoncé Downing Street.

Nouveaux planchers

Quant aux indicateurs publiés ces derniers jours, ils «contribuent aux attentes, un peu comme les chiffres d’inflation hier (aux Etats-Unis) et augmentent la pression sur les banques centrales», a jugé M. Forest.

L’inflation annuelle aux Etats-Unis est restée loin de la cible de 2% de la Fed, demeurant à 1,4% en juin comme en mai, selon l’indice PCE publié mardi.

En zone euro, la croissance a ralenti au deuxième trimestre, s’affichant à +0,2% contre +0,4% au premier tandis que l’inflation a elle aussi décéléré, à 1,1% en juillet contre 1,3% en juin.

Les créations d’emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis ont en revanche nettement rebondi en juillet, et plus que prévu, selon l’enquête mensuelle d’ADP.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,444%, un nouveau plus bas historique, contre -0,403% mardi à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi une trajectoire identique, finissant à -0,188%, un nouveau point bas historique, contre -0,145% mardi.

Le taux à dix ans de l’Espagne a reculé pour sa part à 0,277% contre 0,345% tandis que celui de l’Italie s’est détendu lui aussi, à 1,537% contre 1,582%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni a baissé de son côté à 0,607%, après être tombé jusqu’à 0,604%, un plus bas depuis fin août 2016, contre 0,631%.

Aux États-Unis, vers 18H00, le taux à dix ans reculait à 2,030% contre 2,058% mardi, tout comme celui à 30 ans, à 2,552% contre 2,580%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,818% contre 1,846%.

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