Bonds Europe: le marché de la dette peu ébranlé par la Fed

AWP

2 minutes de lecture

Le taux à 10 ans de l’Allemagne a fini quasiment stable à 0,228% contre 0,239% mercredi.

Le marché de la dette a peu varié jeudi, les investisseurs digérant dans le calme un nouveau relèvement des taux de la Fed, largement anticipé, malgré un discours jugé moins accommodant de la banque centrale américaine.

«Les marchés obligataires avaient peut-être un peu mieux anticipé que les marchés actions» le discours tenu jeudi par la Réserve fédérale américaine (Fed), a estimé auprès de l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

«La Fed en a fait juste suffisamment» mais sans aller trop loin, selon lui, ce qui aurait, le cas échéant, «déclenché une panique sur les marchés, qui se seraient dit que la situation était plus grave que prévu avec un ralentissement économique plus fort et intervenant plus tôt» qu’anticipé, a-t-il ajouté.

Le taux allemand à dix ans ou «Bund», qui fait référence, s’est stabilisé jeudi, tout comme le taux espagnol de même échéance.

De leur côté, les taux français et italiens ont continué à légèrement baisser. Le premier avait été affecté dernièrement par les craintes autour du creusement du déficit français après les mesures annoncées le 7 décembre par Emmanuel Macron en réponse au mouvement des «gilets jaunes».

Le rendement italien continuait de son côté à profiter de l’annonce mercredi d’un accord trouvé avec Bruxelles sur le budget italien pour 2019.

Lors de sa dernière réunion de politique monétaire de l’année, la banque centrale américaine a, sans surprise, augmenté encore une fois ses taux directeurs d’un quart de point, faisant fi des pressions du président américain.

«La Fed s’est ainsi achetée une crédibilité vis-à-vis des menaces de Donald Trump», selon M. Vanraes.

Pour 2019, la banque centrale américaine, qui a abaissé sa prévision d’inflation et de croissance, va toutefois ralentir le nombre de relèvements de ses taux à deux au lieu de trois, ce qui a provoqué une forte baisse des marchés actions, qui redoutent un resserrement monétaire trop rapide dans un contexte de ralentissement économique mondial.

«La personne la plus embarrassée aujourd’hui est à mon avis le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi, qui n’est pas aidé du tout par le discours de la Fed», a estimé M. Vanraes.

M. Draghi est en effet confronté à une banque centrale américaine qui commence à gérer le ralentissement de l’économie mondiale l’an prochain alors que la boîte à outils de la BCE pour y faire face «est complètement vide», l’institution de Francfort n’ayant même pas commencé à remonter ses taux directeurs, a précisé M. Vanraes.

À 18H00 (17H00 GMT) mardi, le taux à 10 ans de l’Allemagne a fini quasiment stable à 0,228% contre 0,239% mercredi à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a reflué à 0,677% contre 0,704%.

Le taux à dix ans de l’Italie a pour sa part baissé à 2,738% contre 2,772% tandis que celui de l’Espagne pour la même échéance a terminé presque inchangé, à 1,374% contre 1,378%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a également peu varié, à 1,266% contre 1,274%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans montait à 2,764% contre 2,755% mercredi, tandis que celui à 30 ans se stabilisait à 2,977% contre 2,981%. Celui à deux ans s’établissait à 2,662% contre 2,646%.

A lire aussi...