Bonds Europe: la prudence domine avant la Fed

AWP

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Le taux à 10 ans de l’Allemagne a très faiblement baissé à 0,239% contre 0,244% mardi soir.

Le marché de la dette s’est de nouveau très légèrement détendu mercredi, les investisseurs optant pour l’attentisme avant une décision très attendue de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait relever ses taux directeurs pour la quatrième fois cette année.

«Le marché reste attentiste globalement en cette fin d’année» et les investisseurs adoptent une attitude défensive, a commenté auprès de l’AFP Jean-Christophe Machado, un stratégiste obligataire de Natixis.

«Il y a des positionnements en amont de la décision de la Fed», a-t-il complété.

En outre, l’accord qui a été trouvé entre Rome et Bruxelles sur le budget «semble satisfaire les marchés», selon lui, ce qui s’est traduit par une nette détente du taux italien à dix ans, qui a atteint mercredi un plus bas en trois mois.

Dans son sillage, les dettes de l’Espagne et du Portugal en ont également profité, a souligné M. Machado.

La Commission européenne, qui cherchait depuis des semaines à éviter la rupture avec l’Italie sur son budget, a annoncé mercredi un accord avec la coalition populiste au pouvoir à Rome, qui a accepté de reporter deux de ses mesures phares.

Cet accord porte sur un déficit public à 2,04% du Produit intérieur brut (PIB) avec des prévisions de croissance ramenées à 1% pour l’an prochain au lieu de 1,5%.

«Le gros point noir qui figurait dans le premier budget, au-delà du déficit, était une prévision de croissance à 1,5% qui était un peu jugée fantaisiste par le consensus», a rappelé M. Machado.

Mais les yeux des investisseurs étaient surtout tournés vers la dernière réunion de l’année de la Banque centrale américaine, dont la décision de politique monétaire est attendue après la clôture des marchés européens.

Malgré les vives critiques de Donald Trump, mécontent des hausses de taux d’intérêt, les marchés s’attendent à ce que la Fed resserre encore le du crédit d’un quart de point de pourcentage pour la quatrième fois cette année. Elle pourrait néanmoins indiquer qu’elle allait ralentir les relèvements en 2019.

Trois hausses de taux étaient anticipées pour l’an prochain, mais la situation économique internationale, entre les incertitudes liées à la guerre commerciale sino-américaine, celles pesant sur le Brexit et la faiblesse de l’économie européenne, pourrait remettre en cause ce scénario.

«La très forte baisse du taux américain à dix ans depuis début novembre montre que le marché est très pessimiste pour les années à venir» en matière de croissance et d’inflation, et s’attend à ce que la Fed revoie à la baisse ses prévisions de hausses de taux pour 2019, a expliqué M. Machado.

Dans la mesure où les taux d’emprunt ont déjà beaucoup baissé en anticipation d’un changement dans les prévisions de la Fed, si celui-ci ne se produit pas, alors les rendements pourraient remonter, a-t-il estimé.

À 18H00 (17H00 GMT) mardi, le taux à 10 ans de l’Allemagne a très faiblement baissé à 0,239% contre 0,244% mardi à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France s’est stabilisé à 0,704% contre 0,710%.

Le taux à dix ans de l’Italie a pour sa part reflué plus nettement, à 2,772% contre 2,938% après avoir atteint jusqu’à 2,755%, un minimum depuis le 18 septembre 2018.

Le taux à dix ans de l’Espagne a fini inchangé à 1,378%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a baissé à 1,274% contre 1,280%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans se détendait légèrement à 2,807% contre 2,817%, tout comme celui à 30 ans, à 3,042% contre 3,068%. Celui à deux ans s’établissait à 2,650% contre 2,644%.

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