Bonds Europe: détente des rendements, attentisme avant la Fed

AWP

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Le taux allemand à dix ans a légèrement reculé à -0,32% contre -0,30% mardi soir à la clôture.

Les taux d’emprunt en zone euro se sont légèrement détendus mercredi, à l’unisson des rendements américains, les investisseurs attentistes guettant les décisions des banques centrales américaine et européenne, l’issue des élections britanniques et l’évolution du différend commercial entre Pékin et Washington.

Le marché obligataire restait largement atone, comme la veille, avant l’issue mercredi en fin de journée d’une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

«Depuis quelques semaines, on est dans une espèce de couloir, ça ne bouge plus beaucoup (...) L’attentisme est là: on attend aujourd’hui la Fed, même si on ne s’attend pas forcément à quelque chose de surprenant», a commenté auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF.

Et ce en dépit de la publication mercredi d’une inflation mensuelle (CPI) un peu plus forte que prévu en novembre aux Etats-Unis (à +0,3%).

Dans l’ensemble, «il n’y a pas de vraie peur, l’inflation n’est pas trop élevée, la banque centrale est accommodante, et on s’attend à un discours assez neutre ce soir de la part de la Fed», note M. Lesné.

De l’avis général, l’institution devrait adopter un statu quo et laisser son taux au jour le jour entre 1,50% et 1,75%.

Le marché guette par ailleurs la décision de politique monétaire, jeudi, de la Banque centrale européenne (BCE), qui --là encore sans grand suspense-- devrait laisser ses taux inchangés, selon le consensus des analystes.

Par ailleurs, une détente plus forte pesait sur les rendements obligataires espagnols et italiens, une désaffection qui traduit selon Antoine Lesné «l’appétit du marché pour un petit peu de risque» -- notamment au profit des places boursières.

Pour autant, les investisseurs restaient sur leurs gardes, suspendus notamment aux élections législatives britanniques de jeudi, dont l’issue sera cruciale pour la suite du Brexit. L’impact --plus marqué pour la livre sterling-- restait néanmoins pour l’heure modéré sur le Gilt (obligations souveraines du Royaume-Uni).

«La question, c’est de savoir s’il y aura une majorité (suite aux élections) et il y a encore beaucoup d’inconnues sur le contenu du Brexit. La sagesse c’est d’être attentiste et assez neutre», soulignait Antoine Lesné.

Selon lui, le dossier commercial sino-américain restait également en tête des préoccupations, les Etats-Unis devant imposer le 15 décembre des droits de douane supplémentaires sur quelque 160 milliards de dollars de biens chinois.

Selon le Wall Street Journal, Washington pourrait décider de reporter l’application de ces taxes douanières, de façon à ne pas paralyser les négociations en cours avec Pékin.

A contrario, la mise en place des droits de douane punitifs américains, en compliquant grandement la conclusion d’un compromis entre les deux puissances, pourrait renforcer l’aversion pour le risque des investisseurs et les pousser vers les obligations d’Etat jugées plus sûres.

«Ce serait le signal pour éventuellement une petite tension sur les taux durant la fin d’année», commente M. Lesné, observant qu’il y a «en règle générale moins de liquidités sur le marché obligataires à partir de la mi-décembre»... au risque de le rendre «peut-être un peu plus volatile».

A 18H00 (17H00 GMT), le taux allemand à dix ans a légèrement reculé à -0,32% contre -0,30% mardi soir à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même trajectoire, à -0,01% contre 0,02%, repassant ainsi en territoire négatif. La détente a été encore plus prononcée pour le taux à dix ans de l’Espagne, à 0,41% contre 0,46% mardi, et celui de l’Italie, à 1,20% contre 1,25%.

Au Royaume-Uni, le taux d’emprunt à dix ans a reculé à 0,77% contre 0,80%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans a de son côté glissé à 1,81% contre 1,84% mardi, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,23% contre 2,27%. Celui à deux ans diminuait légèrement, à 1,64% contre 1,65%.

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