BCE et résultats d’entreprises font pression sur les marchés européens

AWP

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Malgré une forte volatilité en séance, les bourses ont finalement clôturé proche de leur niveau d’avant la réunion: Paris progresse de 0,27%, Londres de 0,09% et Francfort reflue de 0,27%. Milan lâche 0,71%.

Les marchés européens assimilaient avec précaution la décision de la Banque centrale européenne jeudi de remonter ses taux directeurs, une première depuis 2011, et restaient méfiants concernant l’Italie, Wall Street gardant la même attitude mais vis-à-vis des nombreux résultats d’entreprises.

En Europe, les investisseurs ont été focalisés sur la BCE, qui a relevé ses trois principaux taux de 0,50 point de pourcentage, contre 0,25 point prévu initialement.

Malgré une forte volatilité en séance, les bourses ont finalement clôturé proche de leur niveau d’avant la réunion: Paris a fini en hausse de 0,27%, Londres de 0,09%, selon des résultats définitifs, et Francfort en baisse de 0,27%. Plombée par l’incertitude politique, la Bourse de Milan a reculé de 0,71%. A Zurich, le SMI a gagné 0,68%.

La pression sur l’Italie après la démission du Premier ministre Mario Draghi s’est aussi fait ressentir sur les taux obligataires. Le taux d’intérêt italien à 10 ans a été le seul à finir en nette hausse, alors que les taux des autres pays de la zone euro ont terminé en baisse, signe que la décision de la BCE n’a pas complétement pris de court les marchés.

«Il y avait une nécessité» de procéder à une telle hausse pour mettre un terme à l’ère des taux négatifs entamée en 2014, a analysé pour l’AFP Vincent Juvyns, de JPMorgan AM.

Avec la baisse de l’euro et la montée de l’inflation depuis plusieurs mois, cette politique «ne servait plus à grand-chose», poursuit-il.

En conséquence, l'écart très scruté entre les taux allemand et italien s'est creusé jeudi. Il a atteint un plus haut depuis mi-juin 2022, un peu après la conférence de presse de la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

L’institution de Francfort a certes annoncé jeudi un nouvel instrument pour protéger les Etats les plus fragiles contre des attaques spéculatives sur leur dette.

Mais la mise en place du dispositif se fait «selon quatre critères» économiques «qui permettent de rendre un pays éligible à ce soutien», note Franck Dixmier, directeur de la gestion obligataire chez Allianz IG. Ces critères «convergent vers la notion de discipline budgétaire», résume-t-il.

Par conséquent, les règles «instillent le doute» sur l’utilisation réelle et l’ampleur du dispositif, alors que les marchés s’attendaient à un soutien plus appuyé, notamment pour l’Italie, ajoute-t-il.

Les indices américains étaient eux aussi en retrait, même si la BCE n’a pas occupé leur esprit, une semaine avant la réunion de la Réserve fédérale américaine, bien plus avancé sur son tour de vis monétaire. Le Nasdaq avançait de 0,29%, le S&P 500 0,08% et le Dow Jones baissait de 0,41% vers 15H50 GMT.

Dans une salve de résultats, si «beaucoup de sociétés ont fait mieux que prévu», c’est notamment «dû à des attentes revues à la baisse», nuance Peter Cardillo, de Spartan Capital.

Résultats en pagaille

Parmi les résultats salués de la séance, l’équipementier télécoms finlandais Nokia (+9,29%), le géant mondial de la communication Publicis (+5,05%) ou encore le constructeur automobile Tesla (+7,36%).

A l’inverse, le groupe suédois d’électroménager Electrolux (-3,95%), le spécialiste allemand du logiciel SAP (-2,84%), le groupe chimique Dow (-3,13%) ou les compagnies aériennes United Airlines (8,95%) et American Airlines (-7,92%) ont dévissé.

Baisse du pétrole, stabilité du gaz

Les cours du pétrole chutaient, plombés par un bond des réserves d’essence aux États-Unis impliquant une baisse de la demande, quand la production de brut a repris en Libye après trois mois de perturbations.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 2,61% à 104,13 dollars vers 15H30 GMT.

Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, baissait de 3,78% à 96,41 dollars.

Le marché du gaz naturel européen restait stable à 156 euros le mégawattheure après la réouverture jeudi, mais avec un débit réduit, du gazoduc Nord Stream reliant la Russie à l’Allemagne.

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