Sept idées libérales pour redresser notre économie

Présélection prix Turgot

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François de Coincy, éditions L’Harmattan.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Dominique Chesneau

Loin de l’idée fausse qui associe libéralisme et laisser-faire, les sept propositions de ce livre sont fondées sur une politique d’incitations fortes qui laissent à tous la possibilité d’agir, de participer et d’innover.

Dans une période critique où beaucoup de Français attendent des projets et des solutions nouvelles, chacun des chapitres veulent se poser en rupture avec l’approche conventionnelle.

Quel gouvernement n’accepterait pas une démarche qui supprime le chômage structurel sans instaurer le travail obligatoire, une mesure qui  incite à investir plutôt qu’à dépenser, une mesure qui supprime le risque de défaillance des banques, une mesure qui diminue la pression de la finance sur l’économie réelle, une mesure qui redonne une nouvelle vie à l’éducation nationale, une mesure qui rend l’écologie incitative et non punitive, une approche intelligible du financement des retraites? Telles sont les promesses de l’ouvrage.

Quelles sont ces idées? Le Produit social, l’investissement déductible, la sécurisation des dépôts bancaires, la libération du système monétaire, la régionalisation de l’Education nationale, l’écologie libérale, les réformes pour les retraites!

Le Produit social consiste à financer la différence entre le SMIC chargé et le coût «tolérable» du travail pour renforcer la compétitivité internationale des entreprises exportatrices et ainsi contribuer à relocaliser l’industrie et supprimer le chômage structurel à condition de réduire drastiquement les réglementations.

Pour relancer l’économie, il faut rendre déductible fiscalement tout investissement sur une durée d’un an et supprimer toutes les niches fiscales bénéficiant surtout aux plus grandes entreprises.

Pour sécuriser les dépôts bancaires, il est suggéré que les banques commerciales deviennent teneur des comptes courants à vue du déposant à la Banque centrale. L’auteur veut différencier les opérations économiques et les opérations financières dont les risques seraient supportés par la communauté financière.

Créer un nouveau système monétaire dans lequel le rôle de la Banque centrale est d’organiser et réguler et non de diriger. «La banque centrale ne doit s’occuper que de la valeur de la monnaie car la dérive des prix est un problème de l’économie réelle et non un problème monétaire».

La régionalisation de l’Education nationale vise à créer un système où il y ait suffisamment d’acteurs pour que des initiatives puissent émerger et que des choix existent applicables au plus près des besoins.
L’écologie libérale passe par une monétisation de toutes les nuisances permettant à chaque citoyen d’objectiver les avantages et inconvénients de différents systèmes et solutions techniques.

Enfin, le système de retraites distinguera ce qui relève de la prévoyance retraite et des transferts sociaux, fixera un taux de cotisation reflétant les avantages attachés (cf systèmes spéciaux), et transférer les cotisations patronales vers les salariés avec augmentation correspondante des salaires afin de faire apparaitre mensuellement le coût complet du financement des retraites.

Ce catalogue fait la part belle aux concepts qui peuvent susciter une réflexion, mais le livre n’aborde pas au fond les impacts et externalités ni ne rappelle les heurs et malheurs d’expériences passées et leurs résultats.

On perçoit que l’auteur privilégie une fonction d’auto-régulation de l’économie avec un développement du libre arbitre. Question: qu’est-ce que le libre-arbitre en philosophie et en économie? Réalité? Avantages? Inconvénients?