L’auteur s’interroge sur les ressorts de la résilience et du dynamisme de l’économie allemande, à partir d’une relation de 40 événements marquants de son histoire (de 942 à 2015). Il rappelle notamment qu’en 1820, la France produisait deux fois plus que l’Allemagne et qu’elle produit aujourd’hui 40% de moins. Parmi les facteurs de l’expansion industrielle germanique, figure notamment le protectionnisme, qui n’est plus appliqué par des droits de douane mais par diverses entraves techniques aux échanges (dont les normes et labels techniques). La cogestion des entreprises entre le patronat et les syndicats constitue, grâce à une loi de 1951, un autre solide levier d’avantage concurrentiel de l’appareil productif allemand. Elle permet d’éviter (mais pas de supprimer) les conflits sociaux et de négocier des hausses (ou des baisses) de salaires supportables par l’appareil productif. Parmi les autres facteurs de compétitivité, l’auteur cite la robustesse de la monnaie – le deutsche mark puis l’euro – qui favorise les importations de matières premières et de produits semi-finis et pénalise modérément les exportations à forte valeur ajoutée. JM Holz rappelle le traumatisme du peuple allemand confronté à l’hyperinflation de 1923  et sa fierté d’avoir créé une monnaie forte et stable en 1948.