La dernière chance du capitalisme

Présélection prix Turgot

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Patrick Artus et Marie-Paule Virard, Editions Odile Jacob.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Dominique Chesneau

Le capitalisme libéral, dont la nature a beaucoup évolué depuis un siècle et particulièrement depuis 1980 – ainsi que l’a étudié Jean Jacques Pluchart dans un ouvrage récent – est en sursis. Il se révèle inefficace en créant de moins en moins de croissance.

Nous sommes ici dans l’air du temps de la stagnation séculaire. Les auteurs, néanmoins ne s’arrêtent pas là: le capitalisme ne stagnera pas, il mourra si des mesures macro et micro économiques structurelles ne sont pas prises.

Travail dévalué par le profit, privilège de l’actionnaire au détriment et en dépit des bonnes paroles des parties prenantes, etc… telles sont les causes principales des instabilités actuelles dont les conséquences peuvent être cruelles. Les derniers feux du capitalisme, selon les auteurs, sont entretenus par l’endettement, sous toutes ses formes, privé et public et la création monétaire. Bref, la sortie des politiques accommodantes pourrait être périlleuse faute de correction ferme qui passe par quatre groupes de mesures:

  • Nouvelles gouvernance et philosophie d’économie politique
  • Réduction des inégalités patrimoniales par distribution de capital (mais pas 100ù) de toutes les entreprises à leurs salariés
  • Alignement de l’intérêt général et des intérêts particuliers
  • Respect de règles strictes en matière de concurrence

Il semble aux auteurs qu’un nouvel esprit du capitalisme pourrait émerger en Europe avec un «ordolibéralisme», autre nom d’économie sociale de marché qui influence encore fortement les économies allemandes et scandinaves et pourrait inspirer la définition d’un nouvel esprit économique européen.

Croissance économique et réduction des déficits et des déséquilibres ne se comprendront qu’avec une association forte des parties prenantes publiques et privées. La flexi-sécurité n’est pas l’oméga de l’ordolibéralisme mais il doit en être une composante impérative.

Ces recommandations semblent datées car lues et appliquées voici quelques décennies, mais abandonnées depuis quelques temps.

«Dernière chance du capitalisme» ou transition obligée vers un autre monde?