L’hyper capitalisme mondial

Présélection prix Turgot 2018

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Alain Cotta, Editions Odile Jacob.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Dominique Chesneau

Dans ce livre, Alain Cotta nous explique comment et à quel prix l’hyper capitalisme progresse: corruption inégalités croissantes et émergence d’une «super-oligarchie» appuyée sur les classes moyennes. L’auteur répond à deux questions principales:

Le triomphe du capitalisme d’entreprise va-t-il s’affirmer encore, comme le croient les fanatiques de la mondialisation, au point que le capitalisme d’Etat disparaisse, que les nations se dissolvent et que la paix universelle réunisse toute l’humanité?

Le triomphe du le capitalisme d’entreprise est certain: il a déjà vaincu depuis quelques années. Néanmoins, le capitalisme d’Etat n’est pas mort, et l’auteur avance des exemples illustratifs de la réconciliation fusionnelle des deux capitalismes dirigée par des actions concertées des banques centrales.

Ou, au contraire, la scission actuelle des deux capitalismes ira-t-elle en s’approfondissant jusqu’à provoquer une guerre mondiale entre des pouvoirs inconciliables?

La guerre mondiale est déjà là avec les guerres idéologique, des entreprises et des services, mais sous des formes différentes de celles connues jusqu’alors. La guerre entre Etats-nations est ainsi devenue improbable en dehors de foyers tragiques mais qui ne mettent pas en danger l’économie mondiale. Les deux capitalismes convergent avec celle de leurs structures sociales.

A moins qu’une autre voie, moins binaire, une lente fusion, redonne à ce système économique et social une identité homogène?

La thèse soutenue n’est pas nécessairement positive mais elle est crédible. Après un chapitre sur une convergence probable, mais certes ambigüe, des opinions des religions sur l’argent, Il s’agit de constater qu’un consensus mondial va apparaitre sur l’acceptation de trois classes: les hyperriches, la classe moyenne mondiale et les exclus. Cette nouvelle féodalité entérine est généralement acceptée car l’accroissement du niveau de vie de la classe moyenne est généré par la frange de «privilégiés» (20% de l’effectif tout de même) et que sans eux la vie des «sujets» ne serait pas économiquement aussi favorable.

On peut regretter que l’auteur n’ait pas souhaité discuter d’opinions contraires ou complémentaires de sa thèse mais l’ouvrage mérite une lecture attentive.