«La réaction des marchés est justifiée», estime Tatjana Greil Castro de Muzinich & Co.
Perspectives économiques assombries, vague de défauts de crédit; impuissance des banques centrales; la gestionnaire de l’un des plus grands fonds UCITS de sa catégorie (obligations à court terme sur les marchés développés), nous livre ses perspectives, peu réjouissantes, pour les mois à venir. «La réaction des marchés est justifiée», estime Tatjana Greil Castro de Muzinich & Co. lors d’un entretien réalisé le 13 mars 2020.
Le consensus qui table sur une croissance nulle est trop optimiste et je m’attends à ce qu’elle soit négative. Une récession globale nous attend car trop de pays sont affectés directement par la pandémie ou indirectement, par les agissements des autres pays. Le poids des exportations chinoises dans le PIB mondial nous donne un avant-goût de la chute qui nous attend. L’économie chinoise vacille depuis janvier et son dernier PMI a dégringolé aux alentours de 40, c’est-à-dire en territoire de contraction. Ensuite, la reprise sera probablement modeste et lente car l’économie d’une grande partie des Etats va se retrouver disloquée. La réaction des marchés boursiers est donc totalement justifiée.
ne fera qu’aggraver la récession qui nous attend.»
Beaucoup de petites et moyennes entreprises vont faire face à un manque de liquidité. Or, une vague de défaut de paiement ne fera qu’aggraver la récession qui nous attend. Les taux de défaut, actuellement à 3,5% aux Etats-Unis et de plus de 2% en Europe pourraient potentiellement croître à un taux moyen au-dessus de 5%.
La baisse récente, bien que sévère, reste moins brutale que celle des marchés actions. Le segment Investment Grade n’a pas tant reculé à cause de l’écartement des spreads de crédit, qu’à cause de la baisse des taux d’intérêt américain. Cependant, le rallye des spreads de crédit a été neutralisé par celui des bons du trésor. Ainsi, notre exposition aux bons du trésor américain ainsi qu’aux titres libellés en dollars nous a permis de mitiger le choc.
Les politiques monétaires de ces dernières années ont amené les investisseurs à prendre des positions de plus en plus risquées. Par la faute des banque centrales, ils se sont surexposés à des actifs surévalués. Or, aujourd’hui, alors que les argentiers ont perdu le contrôle des marchés, la situation devient douloureuse. Les investisseurs devraient réduire significativement leurs risques, car même leur exposition aux obligations d’Etats, limitées dans leur appréciation, ne peut plus amortir davantage les chocs boursiers. Enfin, les ménages n’ont, en général, que peu épargné à cause des taux d’intérêts au plancher et se retrouvent investis dans des produits qu’ils ne comprennent pas forcément et potentiellement très volatils.
et que cette dernière se soit appréciée, la BNS devrait rester attentiste.»
J’espère que non! Bien qu’elle regarde la devise suisse de très près et que cette dernière se soit appréciée, la BNS devrait rester attentiste.
Cela demande discipline et organisation! Cela dit, la vie de famille procure un bon équilibre. C’est mentalement très sain pour les personnes qui ont tendance à trop cogiter; car trop de réflexion peut amener à de mauvaises décisions. Même avec la meilleure des stratégies, personne ne peut faire un sans-faute. Si on le comprend, on peut maintenir le cap dans sa stratégie sans en dévier.