Notz Stucki en pleine croissance

Nicolette de Joncaire

2 minutes de lecture

«Au-delà de notre spécialisation historique sur les fonds alternatifs, nous avons une large gamme de stratégies traditionnelles», assure Cédric Dingens.

Notz Stucki est en phase de développement: par une croissance organique - l’équipe compte désormais près de 110 collaborateurs et le gérant continue de recruter –, mais aussi par la reprise de la société de gestion alternative genevoise JAM Research1, spécialiste de la sélection de hedge funds. Au-delà de ses activités historiques de gestion de fortune et de gestion d’actifs, la société – dont les encours dépassent aujourd’hui 10 milliards de francs - a également développé une activité de structuration des fonds pour compte propre et pour compte de tiers au Luxembourg. Les explications de Cédric Dingens, Responsable des Solutions d’investissement & Investisseurs institutionnels.

Vous venez d’acquérir JAM Research. Quel est le rationnel de cette reprise?

JAM Research a développé un talent complémentaire du nôtre: la sélection de talents au sein de managers alternatifs émergents, qui lui permet de construire des portefeuilles multi-stratégies et de générer une performance absolue régulière.

En dehors de cette acquisition toute neuve, comment sont structurées vos activités?

Sur trois lignes de métiers. La traditionnelle gestion de fortune sur laquelle nous opérons depuis 1964, la gestion d’actifs dont l’équipe s’est étoffée à une quinzaine de personnes et une activité de structuration de fonds assurée par notre management company luxembourgeoise (ManCo) qui emploie 21 personnes.

Notre groupe s’est très tôt distingué par une approche avant-gardiste
de la gestion qui a assuré notre succès et notre indépendance.
Que fait exactement cette ManCo?

De manière générale, les ManCo forment et gèrent des fonds d’investissement de droit luxembourgeois et se voient confier le contrôle des contraintes d’investissement légales et statutaires. Elles assurent aussi souvent la gestion des risques et le reporting des fonds dont elles ont la responsabilité. La nôtre opère pour notre propre compte ainsi que pour le compte de tiers. Aujourd’hui nous parlons de 4,5 milliards d'euros.

Vous avez récemment revu votre comité exécutif.

En prévision du départ imminent de Bernard Tracewski qui prend sa retraite en fin d’année, notre comité exécutif a effectivement été renforcé et étendu avec l’arrivé d’Angel Sanz et la mienne au sein de cet organe qui compte désormais six membres auquel il faut ajouter deux invités permanents2.

En quoi consiste exactement votre rôle?

Je gère le développement du nouveau département Investment Solutions & Institutional Clients que nous avons créé cette année, tout en supervisant l’équipe de gestion alternative qui reste l’une des activités phares de notre maison.

Parlez-nous un peu de cette spécialisation historique sur les stratégies alternatives.

Notre groupe s’est très tôt distingué par une approche avant-gardiste de la gestion qui a assuré notre succès et notre indépendance. Ayant tissé des liens avec les plus grands gérants américains de l’époque – Michael Steinhardt ou George Soros par exemple - à la fin des années 60, nous avons cofondé en 1974 Haussmann Holdings, l’un des tous premiers fonds de hedge funds qui représente aujourd’hui plus d’un milliard de dollars. Il me semble que c’est à l’heure actuelle le fonds le plus ancien encore existant de ce type et de cette envergure.

Les gérants indépendants qui ont une taille similaire à la nôtre ont
des problématiques différentes de celles de gérants plus petits.
Mais vous êtes aussi actifs sur les stratégies long only?

Oui. Depuis plus de 10 ans nous avons développé une large gamme de solutions d’investissement traditionnelles. Ces stratégies sont développées et gérées en interne par nos équipes ou en association avec des asset managers de renom comme Raymond James sur l’US Equity, Franck Muller sur le luxe, Penso Finance de Lausanne sur les actions suisses ou, plus récemment, Kepler Chevreux sur les actions européennes3. Nous sommes particulièrement fiers d’avoir dépassé récemment la barre de 1 milliard de francs dans ces stratégies, qui sont disponibles au format UCITS.

Pourquoi être devenu membre de l’Alliance des gérants de fortunes suisses?

Les gérants indépendants qui ont une taille similaire à la nôtre ont des problématiques différentes de celles de gérants plus petits. Cela nous permet donc d’identifier des solutions en commun.

Envisagez-vous d’autres acquisitions?

Nous cherchons la complémentarité dans le wealth management ou dans l’asset management, avec des synergies entre marchés similaires comme l’Espagne et l’Amérique Latine ou la Suisse alémanique et l’Allemagne. A l’heure où l’augmentation des coûts et les changements réglementaires tels que la LSFin accroissent les pressions sur les plus petits établissements, nous pensons avoir un rôle actif dans le mouvement de consolidation qui s’annonce. En 55 ans d’existence, nous avons connu plusieurs changements de génération au sein de notre direction. Notre expérience, associée avec un projet entrepreneurial convaincant et une vraie vision d’avenir, nous rend particulièrement attrayants pour des gérants de fortune souhaitant rejoindre une structure indépendante ou pour des structures qui cherchent des synergies avec un partenaire solide.