Marchés privés: une offre institutionnelle à la portée de la gestion de fortune privée

Nicolette de Joncaire

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StepStone étend l'accès à son expertise aux investisseurs fortunés suisses par le biais des intermédiaires financiers. Avec Bob Long de StepStone Private Wealth.

Avec 497 milliards de dollars d’actifs sous conseil et 150 milliards sous gestion, StepStone Group est l’un des tous premiers acteurs de l’investissement sur les marchés privés et compte certains des plus grands investisseurs institutionnels du monde parmi ses clients. Créé en 2007, le groupe est actif sur le capital-investissement, sur la dette privée, sur l’immobilier et sur l’infrastructure. Né aux Etats-Unis et coté au Nasdaq, StepStone est présent dans quinze pays et historiquement la plupart de ses revenus émane de ses activités hors-US. Contrairement à d’autres firmes du même type - Blackstone, KKR ou EQT -, StepStone se positionne comme allocateur des fonds de ses clients auprès des General Partners. En 2019, le groupe a lancé StepStone Private Wealth pour élargir l'accès à son expertise aux investisseurs fortunés par le biais des intermédiaires financiers. Quelques questions à Bob Long, CEO de StepStone Private Wealth.

Quel est le rôle de StepStone Private Wealth au sein du groupe?

Notre rôle est de mettre en forme et de distribuer les produits construits par StepStone Group pour les rendre accessibles aux portefeuilles de personnes fortunées dont le patrimoine est géré par des intermédiaires financiers de type banque privée, gérant de fortune ou family office. Nous les conditionnons dans des fonds «evergreen», solution idéale pour investir sur les marchés privés car ils offrent une plus grande flexibilité que les fonds fermés traditionnels et une semi-liquidité. Ce type de fonds permet d’entrer au capital sur une base mensuelle et d’en sortir sur une base trimestrielle, avec une liquidité correspondant au maximum à 5% de la valeur nette d’inventaire du fonds. Ces fonds sont structurés soit aux Etats-Unis, soit au Luxembourg pour les marchés européens.

L’offre met à portée d’investisseurs de taille moyenne l’expertise de centaines de spécialistes dédiés aux mandats institutionnels.
S’agit-il de produits spécifiques à cette clientèle?

Non car tout l’intérêt de cette offre est de mettre à portée d’investisseurs de taille moyenne des produits construits pour des investisseurs institutionnels de toute première importance, bénéficiant ainsi directement de l’expertise de centaines de spécialistes dédiés aux mandats institutionnels. Dans la majorité des cas, les portefeuilles que nous construisons sont «sur mesure» et les investissements sous-jacents peuvent être aussi bien sur les marchés primaires ou secondaires qu’en investissement direct dans les entreprises. Du point de vue du groupe StepStone, ces fonds «evergreen» sont un autre portefeuille.

Que représentent ces actifs de private wealth?

Ils sont de l’ordre de 2,2 milliards de dollars à l’heure actuelle et croissent d’une centaine de millions par mois. L’équipe private wealth est composée d’une soixantaine de personnes au niveau international. Céline El Debs en est responsable pour la région EMEA.

La liquidité est-elle un argument important?

Ce n’est pas notre argument de vente principal car les marchés privés restent des placements à long terme. Ce qui fait notre succès est que nous sommes capables de former les intermédiaires financiers sur des marchés traditionnellement peu accessibles et mal compris.

Quels sont les éléments qui ont favorisé et continuent de favoriser l’intérêt des investisseurs pour les marchés privés?

Le premier est à mon sens une très grande amélioration de la transparence et de la liquidité sur ces marchés autrefois opaques. Mais il existe d’autres paramètres: la désintermédiation bancaire en est un, la sortie de la cote de beaucoup d’entreprises - qui rejettent le carcan des marchés publics - en est un autre, le Plan d’investissement pour l’Europe et les fonds ELTIF en sont un troisième. Jouent également un rôle important les vastes programmes de renouvellement de l’infrastructure tant aux Etats-Unis qu’en Europe ou en Australie. Les marchés cotés se contractent. Ils sont dominés par la tech et l’économie de base est désormais financée par l’actionnariat et la dette privés.

StepStone est présent en Suisse depuis l’acquisition en 2016 de Swiss Capital Alternative Investments.
Vous êtes présents en Europe et en Suisse. Quels y sont vos projets?

Au vu du succès que nous avions obtenu avec les conseillers financiers américains, nous avons décidé il y a un an d’internationaliser notre offre de private wealth sur plusieurs stratégies. L’ouverture vers l’Europe et la Suisse est à découvrir dans ce contexte. Rappelons toutefois que StepStone Group est présent en Suisse depuis l’acquisition en 2016 de Swiss Capital Alternative Investments, spécialiste de la dette privée en Europe. L’équipe suisse est aujourd’hui forte d’une cinquantaine de personnes.

En quoi, selon vous, l’offre de StepStone est-elle inégalée?

StepStone a démarré par le private equity et a progressivement développé des expertises dans d’autres domaines, comme l’infrastructure, l’’immobilier et la dette privée, par une série d’acquisitions et de façon organique. Mais ce qui nous caractérise est l’ampleur des bases de données et la sophistication des modèles que nous avons développées de manière entièrement propriétaire. Nous avons la conviction que qualité d’investissement est synonyme de capacité d’analyse et utilisons des outils construits par une équipe composée de plus d’une quarantaine d'ingénieurs et de spécialistes des données afin d'avoir une compréhension détaillée et véritablement globale des marchés privés. Cette plate-forme a été essentielle à notre réussite.