Les ambitions nationales de Valiant

Yves Hulmann

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Ewald Burgener, nouveau CEO, explique pourquoi la banque régionale continue d’ouvrir des succursales en Suisse, même à l’heure de la numérisation.

Valiant entend continuer de renforcer sa présence dans un espace qui s’étend «du lac Léman jusqu’au lac de Constance», comme l’ont formulé Jürg Bücher, le président du conseil d’administration, et Ewald Burgener, le directeur, lors de la présentation de la nouvelle stratégie de la banque mardi à Berne. Une expansion qui se traduira par l’ouverture de 14 succursales dans différents «pôles de croissance», soit 7 en région zurichoise – dans l’agglomération et le canton mais pas dans la ville de Zurich elle-même –, les autres sites se répartissant entre le Nord-Ouest de la Suisse, la Suisse romande et la Suisse orientale. Quel sera l’impact de cette nouvelle phase d’expansion sur le profil de la banque régionale qui emploie un peu plus de mille collaborateurs en Suisse? Entretien avec Ewald Burgener, nouveau directeur de Valiant depuis ce printemps. 

Dans le cadre de sa nouvelle stratégie 2020 – 2024, Valiant va créer 170 nouveaux postes à temps plein et prévoit d’ouvrir 14 nouvelles succursales, ce qui nécessitera des investissements à hauteur de 50 millions de francs dans les cinq années à venir. Avant de pouvoir tirer parti des économies d’échelle anticipées grâce à cette expansion, celle-ci augmentera d’abord les coûts. Quel sera son effet sur le rapport coûts/revenus de Valiant?

Nous n’avons pas d’objectif déclaré concernant le rapport coûts/revenus de notre établissement. Il faut aussi préciser qu’il s’agit d’une stratégie d’expansion, non pas d’un programme d’économie de coûts. A terme, le but de cette stratégie est évidemment d’augmenter les revenus de Valiant, ce qui permettra ensuite d’obtenir des économies d’échelles. Dans une première phase, notre stratégie d’expansion augmentera certes d’abord les coûts avant qu’elle ne se traduise, plus tard, par une hausse encore plus forte des revenus. Nous sommes confiants que la stratégie d’expansion 2020-2024 se révélera payante sur le long terme.

«En tant que Haut-Valaisan, la Suisse romande
est une région qui me tient particulièrement à cœur.»
La Suisse romande figure aussi parmi les régions où Valiant renforcera sa présence. Avez-vous des vues sur de nouveaux sites en particulier?

En tant que Haut-Valaisan, la Suisse romande est une région qui me tient particulièrement à cœur et avec laquelle j’entretiens déjà beaucoup de contacts. Maintenant, la Suisse romande est un marché où nous disposons d’un réseau déjà dense. Parmi les 92 succursales que compte Valiant actuellement, une douzaine d’entre-elles se situent déjà en Suisse romande (ndlr: Bulle, Fribourg, Morges, Neuchâtel, Nyon, Siviriez, Vevey, Yverdon-les-Bains, Bienne ainsi que plusieurs établissements issus de la Banque Jura Laufon dans le Jura), à quoi s’ajoute encore le centre dédié aux PME situé à Lausanne qui se concentre sur les moyennes entreprises.

Valiant est actif dans une espace qui s’étend du lac Léman au lac de Constance mais n’est pas présent dans le sud de la Suisse. En tant que Haut-Valaisan d’origine, une expansion de Valiant en Valais vous paraîtrait-elle intéressante à terme?

Le Valais est aussi intéressant pour Valiant. Du reste, compte tenu de notre offre de banque numérique, Valiant est un établissement qui s’adresse, de fait, déjà aux clients dans l’ensemble de la Suisse. S’agissant d’une présence physique, nous mettons toutefois l’accent sur un nombre défini de régions.

«Quel que soit le canal utilisé,
la proximité avec la clientèle reste au final essentielle.»
Valiant est essentiellement active dans la banque de détail, un segment où la concurrence émanant de nouveaux acteurs, à l’exemple des «néo-banques», exerce une pression toujours plus grande sur les commissions et les marges. Comment y faire face?

Notre offre de prestations numériques a été constamment développée et renforcée ces dernières années. L’important pour nous est de pouvoir assurer le meilleur contact entre Valiant et ses clients – qu’il s’agisse d’un contact personnel ou par voie numérique. Nous allons continuer d’améliorer à la fois l’offre de services utilisables, soit à l’aide de téléphones mobiles (via des applications), soit via notre portail financier. En outre, le modèle de filiale numérique (ndlr: où le client prend d’abord contact avec un conseiller par vidéo), qui avait été testé d’abord à Brugg, a désormais été déployé dans 30 de nos succursales, y compris à Morges, Nyon et Vevey en Suisse romande. Quel que soit le canal utilisé, la proximité avec la clientèle reste au final essentielle – nous en sommes convaincus.

Valiant proposera de distribuer un dividende de 5 francs par action pour l’année 2019 (en hausse de 60 centimes), soit la cinquième augmentation d’affilée. Les investissements consacrés à l’expansion risquent-ils de réduire les dividendes versés?

Nous ne publions pas d’objectif chiffré de dividendes. Valiant poursuit une politique de distribution de dividende stable. Nous proposons un taux de distribution des dividendes atteignant entre 50 et 70% de notre bénéfice.

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