J. Safra Sarasin reste une banque leader dans le domaine de la durabilité

Yves Hulmann

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Disposer d’une solide base de capital est un facteur particulièrement important en période de crise, souligne Jürg Haller, président du conseil d’administration.

En 2022, le bénéfice net du Groupe J. Safra Sarasin a progressé de 4% à 440,2 millions de francs, comparé à 423,2 millions en 2021, a indiqué le groupe mardi soir dans un communiqué. Si les actifs sous gestion de l’établissement se sont contractés à 197,9 milliards de francs en raison de conditions de marché défavorables, il a néanmoins bénéficié d’afflux nets de capitaux positifs à hauteur de 4 milliards de francs en 2022. Le groupe affiche aussi un ratio CET1 de 44,1%, nettement supérieur à la moyenne du secteur. Le point sur les résultats 2022 et les développements du groupe avec Jürg Haller, président du conseil d’administration de Banque J. Safra Sarasin.

«Les développements effectués dans le domaine des placements durables ne l’ont pas été pour des raisons d’ordre marketing mais parce que cela répondait aux attentes de notre clientèle.»
Parmi les résultats de l’année 2022, quels sont les aspects qui méritent en particulier d’être mentionnés?

Dans l’ensemble, il faut souligner l’excellente prestation réalisée par le Groupe J. Safra Sarasin en 2022 compte tenu d’un environnement économique et de marchés difficiles. Parmi les points que je retiendrais de l’an dernier, je pense que J. Safra Sarasin est parvenu à transmettre les connaissances spécifiques nécessaires à ses clientes et clients pour qu’ils soient à même de prendre les bonnes décisions. En tant qu’établissement qui fait partie d’un groupe détenu en mains familiales, J. Safra Sarasin a aussi une bonne compréhension des besoins spécifiques des familles. Grâce à une gestion des risques prudente, nous avons aussi su répondre au besoin de sécurité de la clientèle. Enfin, J. Safra Sarasin a également pu renforcer sa présence à Milan et à Madrid. Nous pourrons à l’avenir servir nettement mieux nos clients en Italie, tout comme nous avons une bonne compréhension de notre clientèle en Espagne. Dans l’ensemble, avec un bénéfice net de 440,2 millions de francs en 2022, en hausse de 4% par rapport à l’an précédent, ainsi que des fonds propres de base de catégorie 1 (CET1) de 6,2 milliards, et un ratio CET1 de 44,1% qui dépasse largement les exigences réglementaires, J. Safra Sarasin est dans une excellente position pour continuer de développer ses activités.

Le fait de pouvoir afficher un ratio de fonds propres nettement plus élevé que ce qui est exigé par la réglementation est-il devenu un critère plus important aux yeux de la clientèle qu’auparavant?

La solidité d’un groupe bancaire repose toujours sur deux piliers. D’une part, il y a la structure du bilan en tant que telle. D’autre part, il y a sa capacité à générer des revenus. J. Safra Sarasin est nettement plus fort que la moyenne si l’on tient compte de ces deux critères. En période de crise, le fait de disposer d’une solide base de capital est devenu un facteur particulièrement important.

«Un grand nombre d’établissements bancaires profitent de taux d’intérêt plus élevés – et les banques privées en font aussi partie.»
Comment ont évolué les revenus de J. Safra Sarasin?

Si les revenus de commissions ont reculé l’an dernier, les revenus d’intérêts ont eux continué de progresser. Dans l’ensemble, les recettes ont ainsi davantage progressé que les coûts.

J. Safra Sarasin a enregistré des afflux nets de capitaux de 4 milliards de francs. De quels marchés proviennent ces apports?

Ils ont été largement diversifiés sur le plan géographique. Toutes les régions y ont contribué.

2022 a été une année caractérisée par une très forte hausse des taux d’intérêt. De quelle façon cela a-t-il influencé l’évolution de vos activités?

La remontée des taux d’intérêt fait que nous sommes revenus à une situation normale. Un grand nombre d’établissements bancaires profitent de taux d’intérêt plus élevés – et les banques privées en font aussi partie.

En matière de durabilité, J. Safra Sarasin compte parmi les leaders dans le domaine des placements durables. Aujourd’hui, pratiquement tous les établissements offrent des fonds ou des solutions de placement qui tiennent compte des critères ESG. Est-ce encore un avantage pour vous?

Pour l’essentiel, je pense que la transition vers l’ESG constitue déjà une évolution positive pour l’environnement. Chez J. Safra Sarasin, les développements effectués dans le domaine des placements durables ne l’ont pas été pour des raisons d’ordre marketing mais parce que cela répondait aux attentes de notre clientèle. Investir de façon durable permet aussi d’obtenir un meilleur profil rendement/risque.

«Les acquisitions ne se laissent pas planifier à l’avance.»

Certes, vous ne trouvez aujourd’hui pratiquement plus une banque ou un gérant qui ne propose pas de placements. Néanmoins, nous continuons de recevoir régulièrement des prix ou distinctions dans ce domaine. C’est le cas notamment de l’important label allemand FNG Siegel qui a été attribué à plusieurs de nos fonds. L’un de nos fonds dédiés aux petites et moyennes capitalisations en Suisse a obtenu des notes favorables de la part de Lipper et Morningstar. Nous avons aussi lancé un grand nombre de nouveaux fonds et repositionné certains de nos fonds emblématiques en lien avec la durabilité. J. Safra Sarasin a aussi reçu le prix de la meilleure banque privée en matière d’investissement d’impact. Bref, aujourd’hui encore, J. Safra Sarasin reste une banque leader dans le domaine de la durabilité.

Quelle est l’approche de J. Safra Sarasin en matière de fusions et acquisitions?

Procéder à des acquisitions constitue toujours une option pour notre établissement. Toutefois, de telles acquisitions doivent toujours apporter une valeur ajoutée pour notre clientèle et elles doivent profitable en termes de résultats. Lorsqu’une occasion intéressante se présente et qu’une société correspond à nos critères, nous pourrons agir rapidement et discrètement. Les acquisitions ne se laissent toutefois pas planifier à l’avance.

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