Joe Kalish de Ned Davis Research entrevoit les prémices d’un nouvel ordre mondial.
Si les rouages de la chaine de production finiront par se débloquer, Joe Kalish de Ned Davis Research estime que le manque d’investissement dans les actifs physiques a abouti à une ère de pénurie. Sans exclure une récession en 2023, le Chef de la stratégie macroéconomique mondiale table cette année sur la réapparition de la stagflation. «La hausse des prix du pétrole précède les récessions, mais l'intensité énergétique, les dépenses alimentaires et énergétiques ont diminué de moitié depuis 1980», explique-t-il. Entretien.
Nous avons atteint ce point en raison d'un manque d'investissement dans les ressources et les infrastructures physiques, des restrictions liées à la coopération et des changements dans les préférences des travailleurs, du changement climatique, des tensions géopolitiques avec la Chine et maintenant de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, des mauvais choix de politique publique et de l'incapacité à comprendre les risques, de la complaisance et d'une trop grande confiance dans les stocks «juste à temps».
Je décrirais cela comme un engouement excessif pour la technologie et un manque d'appréciation des actifs physiques. En conséquence, nous sommes passés d'une ère d'abondance à une ère de pénurie.
Nous ne pouvons pas être sûrs qu'il n'y aura pas de récession à l'horizon. Ce que nous avons dit, c'est que les probabilités de récession en 2022 sont faibles, mais qu'elles augmentent en 2023. J'ai également dit qu'un atterrissage en douceur était difficile à réaliser. Je m’attends cette année à une sensation de stagflation et pour la suivante, à une bonne chance de récession.
Parce que la Fed veut atteindre un niveau neutre cette année, mais devra aller au-delà de ce niveau au début de l'année prochaine afin d'obtenir des preuves «claires et convaincantes» que l'inflation s'est inversée.
Pour les obligations, le marché baissier devrait se terminer plus tard cette année. Pour les actions, je ne sais pas, mais nous avons encore du chemin à parcourir.
Nous sommes surpondérés sur les liquidités et les obligations, mais sous-pondérés en actions. A moyen terme, nous restons neutres sur les actions américaines, en préférant toutefois les grandes capitalisations aux petites, sans conviction sur le style. À l’international, nous demeurons surexposés au Japon et au Canada, mais sous-exposés à l'Europe (ex. Royaume-Uni) et les marchés émergents.