Un répit pour les locataires. Après deux hausses en juin et décembre 2023, le taux d’intérêt de référence applicable aux contrats de bail est resté inchangé à 1,75%, annonce vendredi l’Office fédéral du logement (OFL). La perspective d’une nouvelle hausse des loyers à court terme est ainsi écartée.
Le taux d’intérêt moyen pondéré des créances hypothécaires s’établissait au 31 décembre - jour de référence - à 1,72%, contre 1,69% un trimestre auparavant. Pour que le taux de référence évolue, il faut que le taux moyen pondéré constaté pour les hypothèques franchisse 1,87% ou s’affaisse sous 1,63%. Étant donné qu’il n’a pas subi de modification suffisante par rapport au trimestre précédent, il ne donne pas droit à de nouvelles prétentions de diminution ou de hausse de loyer.
Les locataires peuvent encore demander une baisse de loyer si celui-ci est fondé sur un ancien taux de référence de 2% ou davantage, rappelle l’OFL, signalant que le contrat de bail ou la dernière notification d’adaptation du loyer mentionne le taux de référence en fonction duquel il a été établi.
Ce statu quo s’explique par la récente détente des taux hypothécaires, que l’OFL surveille comme le lait sur le feu. Une inflation en décrue et l’espoir d’une prochaine baisse du taux directeur par la Banque nationale suisse (BNS) favorisent cette tendance, selon des observateurs du marché interrogés en début de semaine par AWP.
Peu de chances de voir le taux baisser avant 2026
Le niveau actuel de 1,75% pourrait bien représenter un pic, estimait Claudio Saputelli, économiste chez UBS. La grande banque table sur trois baisses des taux directeurs de la BNS en 2024, avec des rabotages de 25 points de base attendus successivement en juin, septembre et décembre, ce qui contribuerait mécaniquement à atténuer les taux pratiqués sur le marché hypothécaire. Un avis partagé par les experts de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) qui parient également sur une détente de la politique monétaire qui briserait la spirale haussière des hypothèques Saron, ces crédits qui représentent désormais une part importante du volume hypothécaire en Suisse.
A l’inverse, Thomas Stucki de la Banque cantonale de St-Gall n’exclut pas une nouvelle hausse pour 2024, étant donné que les nouvelles hypothèques à taux fixe coûtent nettement plus cher que celles arrivant à échéance. Et pour Raiffeisen, il ne faut pas s’attendre à une baisse du taux de référence avant 2026.
Reste que la nouvelle du jour constitue un soulagement pour les locataires en Suisse qui ont subi deux hausses de 25 points de base l’année dernière, le taux d’intérêt de référence étant passé de 1,25% à 1,75%. Certains bailleurs en ont profité pour augmenter sensiblement les loyers depuis, parfois de plus de 10%, en répercutant aussi partiellement l’inflation. Le renchérissement peut d’ailleurs toujours être pris en compte à hauteur de 40% sur le prix des loyers, note l’OFL.
Les loyers effectifs ont de ce fait augmenté. Publié le mois dernier, l’indice de la plateforme immobilière Homegate faisait - par exemple - état en janvier d’une hausse des loyers en Suisse de 0,3% en rythme mensuel et de 1,9% sur un an. L’an dernier, les loyers ont accéléré de 4,4% en moyenne, le prix du mètre carré passant à 281,2 francs, selon un indicateur établi par le portail immobilier ImmoScout24 et le cabinet de conseil immobilier Cifi.