Le secteur de la construction laisse la crise derrière lui

AWP

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A la faveur d’un troisième trimestre étonnamment robuste, les recettes des acteurs de la branche devraient avoir retrouvé, voire dépassé, leur niveau d’avant la pandémie.

Le secteur de la construction s’est apparemment remis de la crise de Covid-19. A la faveur d’un troisième trimestre étonnamment robuste, les recettes des acteurs de la branche devraient avoir retrouvé, voire dépassé, leur niveau d’avant la pandémie.

La reprise économique vigoureuse – croissance de 3,5% du PIB attendue pour l’année en cours – ainsi que le contexte de taux d’intérêts négatifs qui semble vouloir jouer les prolongations, ont dopé la demande dans la construction, estime Credit Suisse, dans son baromètre périodique élaboré en partenariat avec la Société suisse des entrepreneurs (SSE).

Au quatrième trimestre, l’indice de la construction s’est établi à 150 points, en hausse de 3,7% par rapport au trimestre précédent et de 6,8% au regard de la même période un an plus tôt.

Les projets d’infrastructure – centres de données, hôpitaux, surfaces logistiques – ont permis de compenser l’évolution souffreteuse des surfaces commerciales et de bureau, alors que dans le segment résidentiel, les transformations et rénovations ont permis de suppléer la construction de nouveaux appartements, relèvent les auteurs de l’étude

Les difficultés d’approvisionnement en matériaux de construction, qui entraînent parfois des retards dans les projets, restent selon eux un facteur de risque pour la poursuite de la reprise. De fait, une partie de l’augmentation du chiffre d’affaires de la branche est à mettre sur le compte du renchérissement et pas de la hausse de la production, relèvent les experts.

Ils signalent aussi que le redressement conjoncturel s’accompagne d’un besoin accru de main-d’oeuvre, ce qui risque de se traduire par une accentuation de la pénurie de personnel qualifié.

Plus haut sur 30 ans

Dans un communiqué distinct, la SSE a fait état pour le troisième trimestre d’un chiffre d’affaires pour l’ensemble de la branche de 6,4 milliards de franc, son plus haut niveau sur plus de 30 ans. L’emploi a également atteint son apogée sur près de 20 ans, à environ 91’500 postes fixes, en hausse de 6500 depuis le début de l’année.

La faîtière considère comme un phénomène temporaire «la reprise actuelle engendrée par les facteurs exceptionnels et les effets de rattrapage après la crise sanitaire» et estime qu’à moyen terme, l’activité de construction devrait se stabiliser à un niveau plus bas.

«Le nombre et le volume de demandes de permis de construire ont probablement déjà dépassé leur pic, et les appels d’offres et les adjudications sont également orientés à la baisse», prévient la SSE. La valeur des commandes au troisième trimestre s’est inscrite à 5,3 milliards de francs, contre 5,8 milliards au deuxième.

A fin septembre, les réserves de travail totalisaient 15,4 milliards de francs, alors qu’elles avaient atteint 17 milliards fin mars. Il n’est donc «pas sûr que le niveau de l’emploi puisse être maintenu à long terme», et il semble «peu probable» de voir cet indicateur se redresser en 2022 de la même manière qu’en 2019 ou en 2021.

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