L’emploi dans la construction a retrouvé son niveau pré-Covid

AWP

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Les recettes du secteur principal de la construction se sont enrobées de 4,5% l’an dernier, bénéficiant d’un effet de rattrapage post-Covid, pour s’établir à 23,1 milliards de francs.

Le secteur de la construction s’est remis en 2021 d’une partie des effets de la pandémie de coronavirus, comme en témoignent le redressement de son chiffre d’affaires et le niveau de l’emploi, de retour aux valeurs d’avant la crise.

Les recettes du secteur principal de la construction se sont enrobées de 4,5% l’an dernier, bénéficiant d’un effet de rattrapage post-Covid, pour s’établir à 23,1 milliards de francs, indique mercredi la Société suisse des entrepreneurs (SSE) à l’occasion de sa conférence de presse annuelle sur la conjoncture de la branche.

Avec plus de 91’500 postes fixes à temps plein (ETP), cette dernière, qui comprend le gros oeuvre, le génie civil et le second oeuvre, a d’ores et déjà «retrouvé son niveau d’avant la crise en tant qu’important employeur». A cela s’ajoutent quelque 25’000 apprentis.

«Malgré les turbulences qui ont ébranlé le monde entier et les vents contraires qui ne l’ont pas épargnée en 2020, la construction suisse a su résister et se redresser dès 2021», a déclaré le président de la SSE, Gian-Luca Lardi, rappelant l’adage selon lequel «quand la construction va, tout va».

«Les problèmes de livraison et les prix élevés de nombreux matériaux de construction restent un important facteur d’incertitude», signale la SSE, évoquant un fort renchérissement simultané de l’acier, du plastique et du bois. Près de deux entreprises de construction sur trois ont fait état de difficultés d’approvisionnement durant les derniers mois.

Croissance en trompe-l’oeil

Le redressement des revenus de la branche est à mettre au crédit notamment à la hausse des prix des matériaux, qui n’ont que partiellement été répercutées sur les clients, en fonction des différents contrats en vigueur, relève la faîtière. De nouvelles hausses ne sont pas exclues, du fait notamment de l’incertitude qui plane sur le prix du pétrole, a ajouté M. Lardi.

Actuellement, le secteur s’attend à ce que les prix des matériaux restent à un niveau élevé en 2022, «une situation difficile pour une branche qui doit travailler avec de faibles marges de 2 à 3%, la moyenne pour l’ensemble de l’économie étant de 7%».

Pour l’année en cours, le président de la faîtière dit tabler sur une hausse des recettes de 2,1% pour l’ensemble du secteur, à 23,6 milliards de francs, suivie d’une normalisation à partir de 2023.

Une demande qui s’essouffle

Le Tessinois signale également une érosion de la demande que reflète la dynamique des entrées de commandes en 2021, passées d’un niveau record de 7,2 milliards au premier trimestre à 5,3 milliards au quatrième. Les réserves de travail, à 17 milliards fin mars, sont passées sous les 15 milliards au bouclement de l’exercice et devraient continuer de baisser, selon M. Lardi.

A moyen terme, la SSE considère l’augmentation possible des taux d’intérêt comme un risque majeur, car elle risque de se traduire par une «perte d’attractivité de l’immobilier en comparaison avec d’autres catégories de placement, qui se solderait par une baisse de l’activité de construction».

Si la faîtière juge cette éventualité «improbable» pour l’année en cours, elle estime qu’il faudra la «garder à l’esprit pour 2023».

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