Grâce notamment à l’abaissement des coûts liés à la pandémie de coronavirus, le groupe zurichois est parvenu à améliorer sa rentabilité.
L’assureur Zurich Insurance a quasiment tourné la page du coronavirus au premier semestre, après une année 2020 fortement impactée par la pandémie. Les efforts de restructuration entrepris ces dernières années, ainsi que le relèvement des primes d’assurance ont permis au groupe d’afficher de solides résultats et d’envisager la suite avec optimisme.
Le directeur général Mario Greco s’est félicité de bénéfices «au niveau de ceux réalisés en 2019», soit avant la crise mondiale provoquée par le virus. Il s’agit d’»une performance remarquable, au vu des charges élevées liées aux catastrophes naturelles et de la persistance de la pandémie», a ajouté le dirigeant dans un communiqué publié jeudi.
L’année dernière en pleine première vague du Covid-19 et face aux coûts liés aux assurances voyage, aux perte d’exploitation et à l’assurance vie, le groupe avait inscrit une charge totale de 852 millions de dollars. Dans la seule activité d’assurance dommages et accidents, ces coûts avaient atteint 450 millions.
Depuis, la situation s’est considérablement améliorée. Le résultat d’exploitation (BOP) s’est envolé de 60% à 2,7 milliards de dollars (2,5 milliards de francs) sur les six premiers mois de 2021 et le bénéfice net a atteint 2,2 milliards, un bond de 86% sur un an. La pandémie de Covid-19 a seulement pesé à hauteur de 73 millions de dollars au niveau du résultat d’exploitation, après 686 millions au premier semestre 2020.
L’amélioration opérationnelle dans tous les domaines d’activité a contribué à cette performance, ainsi que la baisse des coûts engendrés par la pandémie. Ce dernier point a permis de compenser la hausse des dépenses induite par les catastrophes naturelles.
Dans l’activité Dommages et accidents (P&C), les primes brutes ont progressé de 16% à 22,0 milliards de dollars, portées notamment par une augmentation de 8% des primes de la clientèle d’entreprises. Cette tendance devrait perdurer en seconde partie d’exercice.
Le ratio combiné – un indicateur mesurant les coûts des sinistres et les frais généraux par rapport aux primes encaissées – s’est pour sa part amélioré de 6,0 points à 93,9%. Plus cet indicateur recule comparé à une base de 100%, plus la société est rentable.
Le taux de sinistralité est tombé à son plus faible niveau en 20 ans, après s’être envolé l’année dernière notamment en raison des coûts provoqués par la pandémie de coronavirus, et ce malgré une hausse des dépenses liées aux intempéries. Zurich Insurance a notamment fait face aux coûts provoqués par les intempéries hivernales aux Etats-Unis, ainsi qu’aux inondations en Asie et en Europe.
Le segment de l’assurance vie a pour sa part vu ses primes brutes augmenter de 12% à 14,6 milliards de dollars. La marge des activités nouvelles s’est améliorée de 6,5 points à 30,5%. Les coûts liés au coronavirus ont pesé à hauteur de 137 millions, après un impact de 123 millions au premier semestre 2020.
L’Australie, le Royaume-Uni, l’Italie et la Suisse ont contribué à la bonne tenue de ce segment. Mais en Amérique latine, le résultat d’exploitation a chuté de 37%, principalement en raison des niveaux élevés de mortalité dans cette région.
La direction a indiqué être «en bonne voie» pour atteindre ses objectifs à l’horizon 2022. Le groupe vise un rendement des capitaux au niveau du résultat opérationnel après impôts supérieur à 14%, des flux de trésorerie de 11,5 milliards de dollars, une croissance du bénéfice par action supérieure à 5% en termes annualisés et un ratio de solvabilité supérieur à 160%. L’assureur est largement dans les clous sur ce dernier point, qui s’affichait à 206% au premier semestre.
La période sous revue, terminée fin juin, ne prend cependant pas en compte les lourdes intempéries qui ont ravagé en juillet une partie de l’Allemagne, de la Belgique et de la Suisse. Le groupe évalue pour l’heure les charges de ces événements entre 150 et 200 millions de dollars. Les pertes dues aux catastrophes naturelles devraient peser à hauteur de 5 points de pourcentage sur la ration combiné.
Quant à l’assurance vie, elle devrait encore faire face à un niveau élevé de demandes d’indemnisation, surtout en Amérique latine.