VP Bank a vu ses gains fondre en 2022 mais ménage ses actionnaires

AWP

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Le bénéfice net recule de 20,6% à 40,2 millions de francs, sans toutefois impacter le dividende. A la mi-journée, l’action fléchit de 1%.

Le groupe VP Bank a bouclé l’exercice 2022 sur un bénéfice net en recul de plus d’un cinquième (-20,6%) à 40,2 millions de francs, malgré des recettes en légère hausse. Ses actionnaires ne s’en verront pas moins proposer une rémunération inchangée.

Au cours de l’exercice sous revue, l’établissement liechtensteinois coté à la Bourse suisse a généré le meilleur produit d’exploitation des quinze dernières années, à 336,4 millions de francs, en hausse de 2%. La hausse des revenus des activités d’intérêts et de négoce ont permis de compenser le recul de ceux issus des commissions et services, indique l’entreprise mardi dans un communiqué.

La collecte de capitaux a été fructueuse, à 1,1 milliard de francs (+2%), principalement en provenance des sociétés de fonds au Liechtenstein et au Luxembourg, ainsi qu’en Asie. Au bouclement de l’exercice, la masse sous gestion (AuM) se montait à 46,4 milliards, en repli de 9% par rapport à fin 2021. La somme de bilan s’élevait quant à elle à 12,6 milliards, et le ration de fonds propres durs (Tier 1) à 21,7%.

Le ratio coûts/revenus, qui mesure la rentabilité opérationnelle de la banque, s’est considérablement détérioré (+4,1 points à 86,6%) en raison notamment de la hausse de près d’un quart des coûts de matériel, alors que les charges de personnel sont restées stables. Les investissements, à 31,8 millions, ont atteint leur apogée et devraient revenir ces prochaines années dans un couloir de 15 à 20 millions.

Maintien surprise du dividende

Le conseil d’administration proposera à l’assemblée générale du 28 avril prochain le versement d’un dividende inchangé de 5,00 francs par nominative A et 50 centimes par nominative B, correspondant à un ratio de distribution de 76% du bénéfice net, nettement au-dessus de la fourchette stratégique de 40-60% visée par la banque.

La copie rendue par VP Bank dépasse les projections du consensus AWP à tous les niveaux. Le maintien de la rémunération des actionnaires en particulier n’avait été anticipée par aucun analyste.

Sans articuler d’objectifs pour l’exercice en cours, l’établissement basé à Vaduz a «recalibré» ses ambitions à plus long terme formulées en 2020, en raison du ralentissement économique, des incertitudes géopolitiques et des revers sur les marchés financiers.

Elle vise désormais une croissance annuelle des recettes de 4-6% et des afflux d’argent frais d’au moins 4%, un ratio Tier 1 de plus de 20% (inchangé) et coûts/revenus de 75%, contre 70% jusqu’ici.

«Ambitieux et réaliste»

En conférence de presse, le directeur financier (CFO) Roger Barmettler a indiqué que l’entreprise entend atteindre l’objectif à la fois «ambitieux et réaliste» en matière de coûts/revenus en agissant sur chacun de ces deux leviers.

Les investissements des dernières années dans la numérisation devraient permettre de réduire durablement les dépenses, a affirmé le président du conseil d’administration Thomas Meier, tandis que sur le plan des recettes, des chances de croissance se profilent dans les activités avec les intermédiaires: gestionnaires de fortune, fiduciaires, family offices.

A plus court terme, le produit des opérations sur intérêts devrait poursuivre sa dynamique positive, selon le CEO, qui ne s’est toutefois pas aventuré sur le terrain des objectifs chiffrés en raison des incertitudes entourant non seulement la politique monétaire de la Banque nationale suisse (BNS), mais aussi de ses homologues européen (BCE) et étasunien (Fed).

Revenant sur le ratio de distribution supérieur aux objectifs, les dirigeants l’ont présenté comme «un signe de robustesse». M. Meier a insisté sur la solidité de l’établissement aussi bien en termes de recettes, que de capitalisation et de liquidités, laissant entendre que la rémunération des actionnaires pourrait à nouveau surpasser les prévisions.

Saluant des résultats supérieurs aux attentes, en particulier dans les activités de négoce, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) se montre quelque peu perplexe au niveau des coûts relatifs à l’application des sanctions envers certains clients russes, ainsi que de la modélisation des risques. La pondération au marché reste donc d’actualité.

Les chiffres du jour n’ont pas créé de gros remous parmi les détenteurs de capitaux. Après avoir refranchi la barre des 100 francs dans les premiers échanges, la nominative VP Bank cédait 1,0% à 99 francs à 12h40, dans un SPI en recul de 0,11%.

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