Les deux parties «ont approuvé les conditions préalables à une transaction potentielle impliquant les opé-rations commerciales de Banca Monte dei Paschi di Siena», indique UniCredit.
La deuxième banque italienne UniCredit compte entamer des «négociations exclusives» avec le gouvernement de Mario Draghi en vue du rachat d’une participation dans Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS), qui a bénéficié d’un sauvetage public en 2017.
Les deux parties «ont approuvé les conditions préalables à une transaction potentielle impliquant les opérations commerciales de BMPS», a indiqué UniCredit jeudi soir dans un communiqué.
Le ministère italien de l’Economie cherche à trouver preneur pour la part de 64% qu’il détient dans BMPS, conformément aux exigences de la Banque centrale européenne.
Considérée comme le maillon faible du système bancaire italien, BMPS avait à l’époque bénéficié d’une recapitalisation de 5,4 milliards d’euros de la part de l’Etat.
Des négociations exclusives «vont maintenant commencer pour évaluer la faisabilité d’une transaction», portant sur «un périmètre soigneusement défini» de BMPS et «des mesures visant à atténuer les risques» pour UniCredit.
Une telle transaction permettrait à UniCredit «d’accélérer ses plans de croissance organique»: BMPS pourrait apporter notamment environ 3,9 millions de clients, 80 milliards d’euros de prêts à la clientèle et 62 milliards d’euros d’actifs sous gestion, selon le communiqué.
Parmi les conditions négociées par UniCredit figurent le retrait «de tous les litiges non liés à l’activité bancaire ordinaire et de tous les risques juridiques potentiels» et «l’exclusion des créances douteuses» de BMPS de la transaction.
Le sort de Banca Monte dei Paschi di Siena, plus ancienne banque au monde fondée en 1472, est le premier dossier délicat auquel doit s’atteler Andrea Orcel, 58 ans, qui a pris les rênes d’UniCredit en avril.
L’ancien gouvernement dirigé par Giuseppe Conte avait approché UniCredit l’an dernier en vue d’une cession de ses parts, mais s’était heurté aux réticences de Jean-Pierre Mustier, prédécesseur de M. Orcel.
Ce dernier avait annoncé en novembre qu’il quitterait son poste en raison de divergences avec le conseil d’administration sur la stratégie à mener. Il avait réitéré régulièrement que sa stratégie excluait d’éventuelles acquisitions.
«J’ai toujours été clair sur le rôle que les fusions et acquisitions pourraient jouer en tant qu’accélérateur potentiel pour améliorer nos performances stratégiques», a déclaré Andrea Orcel jeudi soir, prenant le contrepied de M. Mustier.
Andrea Orcel a rejoint chez UniCredit l’ancien ministre des Finances Pier Carlo Padoan, nouveau président de la banque qui avait piloté en 2017 le sauvetage par l’Etat italien de BMPS, alors au bord d’une faillite retentissante.
Pour couper court à des accusations sur de possibles «conflits d’intérêts», M. Padoan s’est abstenu lors du vote du conseil d’administration sur le début des négociations avec le gouvernement italien.
BMPS, qui doit publier ses résultats financiers jeudi prochain, avait annoncé en mai être revenue dans le vert au premier trimestre. Après avoir enchaîné cinq pertes trimestrielles consécutives, elle a pu afficher un bénéfice net de 119,3 millions d’euros.
Sur l’ensemble de l’année 2020, la BMPS avait creusé sa perte nette à 1,689 milliard d’euros, contre 1,03 milliard l’année précédente.
Son ratio de fonds propres (CET1), indice très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à des crises, a légèrement augmenté, à 12,2%, contre 12,1% fin décembre.
UniCredit, qui est également sortie du rouge au premier trimestre, avec un bénéfice net de 887 millions d’euros, publiera ses résultats vendredi matin.