UBS améliore son bénéfice trimestriel d’un cinquième

AWP

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«Nous avons connu un bon départ au premier trimestre, avec des résultats qui soulignent une nouvelle fois la force de nos activités diversifiées», déclare Sergio Ermotti.

 

La grande banque UBS a signé un premier trimestre solide du point de vue de la rentabilité et des profits, tous deux en forte progression, mais également des entrées nettes d’argent. Toutefois, sous ce vernis, certains indicateurs ont déçu les attentes. La nouvelle division de gestion de fortune n’a que partiellement convaincu.

La création de l’unité Global Wealth Mangement (GWM) constitue l’une des points forts du premier partiel 2018, puisqu’il concerne une priorité stratégique de la banque.

GWM est issue la fusion des unités Wealth Management et Wealth Management Americas annoncée en février. En 80 jours, l’activité Amérique latine, assez modeste, a été intégrée au reste, a expliqué lundi le directeur financier (CFO) Kirt Gardner lors d’une conférence téléphonique.

Cette restructuration n’a pas empêché UBS de nettement améliorer ses résultats par rapport premier trimestre 2017. Le bénéfice net trimestriel du groupe s’est inscrit à 1,51 milliard de francs, en hausse de 19,3%, selon les indications fournies par la banque. La hausse atteint 16,7% pour le résultat avant impôts, à 1,97 milliard.

«Le début de l’exercice 2018 a été excellent et nos résultats reflètent une fois de plus la force de nos activités diversifiées», déclare le directeur général (CEO) Sergio Ermotti, cité dans le communiqué.

OBJECTIF CONFIRMÉ POUR LA COLLECTE

Le produit d’exploitation a gonflé de 2,2% à 7,70 milliards de francs, alors que les charges d’exploitation ont reculé de 2,0% à 5,73 milliards. Les frais de restructuration ont atteint 64 millions, à comparer aux 341 millions du quatrième trimestre.

Le groupe a également bénéficié d’un gain de 225 millions liés aux changements apportés à la caisse de pension d’UBS.

La nouvelle division de gestion de fortune a tenu ses promesses en termes d’entrées nettes d’argent, qui se sont élevées à 19 milliards de francs. Au quatrième trimestre 2017, les afflux avaient atteint 13,8 milliards.

Les apports nets ont connu une croissance de 3%. Pour le CFO, l’objectif de progression entre 2% et 4% sera tenu cette année.

La croissance a été réalisée dans toutes les régions. La direction met désormais la priorité sur la région Asie/Pacifique, plus particulièrement la Chine. Sergio Ermotti a toutefois averti que le processus prendrait du temps. La conquête de nouveaux clients ultra-riches fera également l’objet d’efforts robustes.

La masse sous gestion du groupe a stagné à 3155 milliards.

Le groupe revendique un bénéfice avant impôts gonflé de 20% à 1,13 milliard de francs pour GWM. La performance de la division suscite quelques réactions contrastées. L’analyste référent de Vontobel souligne que la rentabilité et la marge nette n’ont pas satisfait les attentes.

Deuxième contributrice au chiffre d’affaires, la banque d’affaires a convaincu plus nettement. Le bénéfice avant impôts s’est envolé de plus de 20%, à 589 millions. Une grande partie des analystes soulignent la performance de cette unité, autrefois fer de lance du groupe et reléguée désormais au second plan.

IMPOSSIBLE D’ENDIGUER LA HAUSSE DES RWA

La «volatilité» des coûts de l’unité administrative (Corporate Center) fait l’objet de nombreux commentaires négatifs, malgré un résultat stable.

En termes de risques et de capitalisation, la situation s’est quelque peu compliquée pour UBS. Les actifs pondérés au risque (RWA) ont gonflé de 17 milliards à 254 milliards par rapport à fin 2017. Sur cette augmentation, 6 milliards sont liés à la réglementation. Une hausse de 11 milliards est anticipée d’ici fin décembre et de 20 milliards au terme du premier trimestre 2019.

L’introduction des exigences révisées de Bâle III en 2022 devraient faire grimper ces actifs à 55 milliards.

La banque a vu son ratio de fonds propres durs s’étioler de 0,7 point de pourcentage à 13,1%. Seule amélioration à constater, le ratio de levier est passé à 3,76% de 3,69%.

UBS s’attend à un ralentissement saisonnier de l’activité de la banque d’affaires et de la gestion de fortune au deuxième trimestre. Les coûts de financement, notamment pour la dette à long terme, s’avèreront également plus élevés, prévient l’établissement zurichois.

L’activité clientèle s’est révélée soutenue en janvier, au-dessus de la moyenne saisonnière, a affirmé M. Ermotti. Elle s’est quelque peu ramollie par la suite et devrait se maintenir à ce niveau les prochains trimestres. Aucune prévision chiffrée n’est fournie.

Les investisseurs ont réservé un accueil glacial à ces chiffres. Le titre UBS a terminé lanterne rouge d’un SMI en recul marginal de 0,01%, abandonnant pour sa part 2,5% à 16,77 francs.