Les primes nettes encaissées ont atteint 43,118 milliards de dollars. Les actionnaires se verront proposer le versement d’un dividende de 6,40 francs.
Le groupe Swiss Re, dont le bénéfice a plongé en 2022, compte faire progresser ses gains au cours de l’exercice actuel. Les augmentations de tarifs, pratiquées lors du renouvellement des primes, devraient y contribuer.
Le réassureur zurichois a publié un bénéfice net de 472 millions de dollars (439 millions de francs), divisé quasiment par trois par rapport à 2021. Les actionnaires se verront néanmoins proposer le versement d’un dividende relevé à 6,40 dollars par action, contre 5,90 francs un an plus tôt.
Après neuf premiers mois bouclés dans le rouge, la société a redressé la barre au dernier partiel avec un gain de 757 millions. Rien que la réassurance dommages (P&C) a enregistré un bénéfice net de 595 millions au quatrième trimestre. Dans le segment vie (L&H Re), le quatrième trimestre a engrangé un gain net de 0,2 milliard de dollars pour le troisième partiel consécutif.
L’an dernier, les primes nettes encaissées ont atteint 43,1 milliards de dollars, en hausse de 0,9%, indique le réassureur zurichois vendredi dans un communiqué. A taux de change constants, la croissance s’est inscrite à 5,3%.
Le rendement des fonds propres (RoE) s’est élevé à seulement 2,6%, après 5,7% en 2021. Il doit toujours atteindre 14% en 2024.
Le rendement des capitaux (ROI) a fondu à 2,0% après 3,2% en 2021, affecté par le déclin sur les marchés boursiers.
L’année passée fut «difficile», «marquée par la guerre en Ukraine, l’inflation croissante, la fin de la pandémie de Covid-19 et des pertes élevées liées aux catastrophes naturelles», a résumé le directeur général (CEO) Christian Mumenthaler, cité dans le document. Le groupe est parvenu à maintenir «sa très forte position de capital» et a tiré parti des «conditions de marché attractives lors des renouvellements (de contrats) en janvier».
La facture pour notamment l’ouragan Ian, les inondations en Australie et en Afrique du Sud, les tempêtes de grêle en Europe et aux Etats-Unis s’est élevée à 2,7 milliards de dollars.
Le taux de solvabilité («Swiss Solvency Test», SST) du groupe se situait au-dessus de la cible de 200-250% au 1er janvier.
Pour l’exercice en cours, la direction du groupe vise plus de 3 milliards de bénéfice net, grâce au renouvellement «fructueux» des contrats dommages (P&C), de la baisse attendue des réclamations liées au Covid-19, de la hausse des taux d’intérêt et de la discipline des coûts.
Dans la réassurance dommages (P&C Re), le ratio combiné - rapport entre les primes encaissées et les prestations versées - doit s’établir à moins de 95% pour 2023. Le groupe vise une efficacité des coûts renforcée et s’appuie aussi sur le relèvement de ses tarifs, a souligné le chef des finances John Dacey, prenant l’exemple de l’augmentation de 18% enregistrée lors du renouvellement de janvier. Les volumes ont crû eux de 13%.
«Les prix plus élevés ont été avant tout imposés dans les activités liées à la couverture des catastrophes naturelles», a ajouté M. Dacey. Il estime que cette dynamique des tarifs pourra être maintenue lors des renouvellements d’avril et cet été.
Quant à Iptiq, filiale fournissant une plateforme numérique en marque blanche pour les assureurs, le seuil de rentabilité doit être atteint en 2025. Les primes brutes souscrites ont crû de presque 18% à 851 millions de dollars l’an dernier.
Vontobel a salué un bon ensemble de résultats, appréciant également les objectifs de 2023. UBS de son côté a pointé des prévisions 2023 en deçà du consensus, notamment le gain de 3 milliards de dollars face aux 3,23 milliards attendus. Il est clair selon les analystes que l’inflation rogne les marges.
A 14h30, l’action Swiss Re avait réduit ses pertes mais se délestait encore de 0,3% à 95,86 francs, dans un SMI en gain de 0,1%.