Procès Mafia bulgare: UBS maintient sa position

AWP/ATS

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Le représentant de la grande banque a refusé pratiquement toute déclaration, rappelant que son groupe n’avait rien à voir avec les accusations contre Credit Suisse.

Dans le procès sur le blanchiment des fonds bulgares devant le Tribunal pénal fédéral, UBS a campé sur sa position: son représentant a refusé pratiquement toute déclaration, rappelant que la banque n’avait rien à voir avec les accusations contre Credit Suisse. La cour a également interrogé deux accusés, un Bulgare et un Suisse qui ont affirmé ne rien savoir des activités du clan mafieux.

Entendu comme «personne appelée à donner des renseignements», cet avocat a répété la déclaration faite à l’ouverture du procès, soit qu’UBS n’est pas d’accord avec le transfert des responsabilités de Credit Suisse. «UBS n’a rien à voir avec cette affaire».

Cet avocat a ajouté qu’il n’était pas en position de déposer sur cette affaire. «Elle date d’il y a 17 ans et concerne une autre banque et d’autres organes de direction.» Il a précisé n’avoir jamais travaillé pour Credit Suisse.

La Cour d’appel a interrogé un Bulgare accusé d’avoir supervisé les placements d’Evelin Banev. Considéré comme un homme de confiance du chef mafieux, il a été condamné en juin 2022 à 36 mois de prison, dont 18 fermes, ainsi qu’à des jours-amendes, pour participation à une organisation criminelle, blanchiment aggravé et tentative de blanchiment.

L’homme a indiqué qu’il n’avait plus de contact avec M. Banev, le chef du clan. Dès lors qu’il habite la même ville en Bulgarie, il a croisé par hasard des membres de son entourage mais pas le boss lui-même. Aujourd’hui, il vit de l’exportation de voitures et de pièces vers son pays.

L’accusé a affirmé avoir eu, à l’époque, des relations purement professionnelles avec M. Banev. Il a affirmé ne s’être jamais senti menacé en dépit des assassinats commis au sein de l’organisation.

Un ancien banquier

Un ancien collaborateur de Julius Baer a été entendu par la suite. Ce Valaisan a quitté cet établissement pour se mettre au service des Bulgares. Il a été condamné en première instance à 14 mois de prison et à des jours-amendes avec sursis pour soutien à une organisation criminelle et blanchiment aggravé.

Ce prévenu a expliqué comment ont débuté ses relations avec les Bulgares chez Julius Baer puis comment il a reçu une offre d’emploi de ceux-ci en 2007 afin de mettre en place une société holding pour laquelle il a reçu 60’000 euros en petites coupures. A l’époque, ses recherches sur Internet concernant Evelin Banev n’avaient rien révélé de négatif.

Selon ses dires, le Valaisan a réalisé à qui il avait affaire seulement lorsqu’il a été interrogé par la Police fédérale. Ses rencontres avec Evelin Banev ne lui avaient pas paru suspectes: «Je l’ai vu là-bas qui se promenait en public comme n’importe qui».

«Je suis allé les voir en Bulgarie avec ma femme et mes enfants», a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il ne se serait pas comporté ainsi s’il avait su à qui il avait à faire. «Pour moi, c’était des amis, ils ont trahi ma confiance».

L’ancien employé de banque a exprimé son étonnement rétroactif par rapport à la passivité de Julius Baer face à l’arrivée des fonds bulgares. UBS n’a pas été plus réactive lorsque les Bulgares ont versé 50’000 euros sur son compte personnel.

A l’ouverture de l’audience, le président de la Cour d’appel, Andrea Ermotti, a indiqué que les demandes d’UBS tendant au classement ou à la suspension de la procédure étaient rejetées. La première étant pendante devant le Tribunal fédéral, il n’appartient plus à la cour de trancher sur ce point.

En revanche, le Tribunal pénal fédéral s’est réservé la possibilité de suspendre le prononcé de son jugement, dans l’attente de la décision de Mon Repos sur le classement.

Le procès se poursuit durant les jours à venir avec les plaidoiries. Il est agendé jusqu’au jeudi 10 octobre.

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