PostFinance serre la vis pour la clientèle commerciale

AWP

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Dès avril, certains clients se verront répercuter dès le premier franc les coûts que doit supporter le bras financier de La Poste sur leurs dépôts.

PostFinance a durci les conditions imposées à la clientèle commerciale en termes de taux négatifs. Dès avril, certains clients se verront répercuter dès le premier franc les coûts que doit supporter le bras financier de La Poste sur leurs dépôts. Cela concerne «quelques milliers» de comptes sur un total de 275’000 dans cette catégorie.

Les clients concernés seront ceux qui disposent de liquidités élevées et qui présentent les volumes de paiements les plus importants, a indiqué un porte-parole de PostFinance, confirmant les informations rapportées par le magazine alémanique K-Tipp. Les dépôts seront ponctionnés au «prix du marché», c’est-à-dire au taux imposé par la Banque nationale suisse (BNS) sur les avoirs à vue, donc -0,75%.

La clientèle commerciale ne remplissant pas les critères sera soumise à un taux d’intérêt calculé individuellement et dépendant du secteur d’activité.

PostFinance doit réviser sa politique afin d’éviter des arbitrages qui lui seraient défavorables en termes de charges financières. Un établissement trop souple en termes de taux négatifs pourrait attirer des clients cherchant à fuir les coûts imposés par des concurrents plus sévères.

Depuis l’introduction des taux négatifs il y a cinq ans, le secteur bancaire se plaint de l’érosion de sa marge d’intérêt, le différentiel entre les taux appliqués aux crédits et la rémunération des comptes se réduisant de plus en plus en raison de la politique monétaire de la BNS, mais également d’une concurrence exacerbée par l’arrivée d’acteurs non bancaires sur le marché hypothécaire, entre autres.

PostFinance se trouve dans une situation encore plus compliquée, car l’établissement, l’un des cinq banques systémiques de Suisse, n’est pas autorisé à octroyer des crédits pour contrebalancer la rémunération des comptes. Le Conseil fédéral souhaite lever cette interdiction, la mesure étant cependant conditionnée à une privatisation de la filiale de La Poste.

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