Monte dei Paschi di Siena vise un milliard de bénéfice

AWP

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La plus vieille banque du monde a multiplié par douze son bénéfice net au premier semestre qui a atteint 619 millions d’euros, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt.

La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (MPS), la plus vieille du monde, vise un profit de plus d’un milliard d’euros cette année, après avoir multiplié par douze son bénéfice net semestriel, porté par la hausse des taux d’intérêt.

Longtemps considéré comme le maillon faible du secteur bancaire italien, enchaînant pertes sur pertes, Monte dei Paschi a confirmé au premier semestre le redressement de ses comptes et la solidité de ses fonds propres, selon ses résultats publiés vendredi.

La banque de Sienne a engrangé au premier semestre un bénéfice net de 619 millions d’euros, supérieur aux attentes des analystes. Au deuxième trimestre aussi, le bénéfice net a dépassé les prévisions, s’établissant à 383 millions d’euros.

«Nous sommes à un tournant. Nous avons obtenu de très bons résultats et nous sommes en bonne voie pour dépasser le milliard de bénéfice d’ici la fin de l’année», a commenté vendredi le PDG de la banque, Luigi Lovaglio, lors d’une conférence avec des analystes.

M. Lovaglio, aux commandes du groupe depuis février 2022, a également assuré que le retour au versement de dividendes aux actionnaires pourrait être anticipé, visant désormais une redistribution au titre des résultats de 2024 au lieu de 2025.

Ces annonces ont été accueillies avec enthousiasme à la Bourse de Milan, où le titre a clôturé en hausse de 2,80% à 2,531 euros, dans un marché en baisse de 0,40%.

Bond du revenu d’intérêts

Les revenus ont grimpé de 19,2%, à 1,85 milliard d’euros au premier semestre. Et le revenu net d’intérêts a bondi de 64,4%, à 1,08 milliard d’euros, dans un contexte de hausse des taux sur les marchés.

Les résultats de la banque sont «supérieurs aux attentes sur toute la ligne», ont commenté les analystes d’Equita, mettant en avant «la très forte dynamique du revenu net d’intérêts».

MPS avait bouclé en novembre 2022 une augmentation de capital de 2,5 milliards d’euros, visant à renforcer ses fonds propres et à financer son plan stratégique 2022-2026.

Grâce à cet apport de capitaux frais, le ratio de fonds propres CET1, qui mesure la solidité financière, avait augmenté à 15,6% fin décembre, avant de remonter encore à 15,9% fin juin, l’un des taux les plus élevés du secteur en Italie.

Le stock de créances douteuses brutes a continué à baisser, s’établissant à 3,2 milliards d’euros.

Les coûts opérationnels ont reculé de 14,9% à 913,8 millions d’euros, grâce aux économies sur les frais de personnel.

Plus de 4.000 salariés ont quitté la banque en décembre 2022, soit 20% de ses effectifs, dans le cadre de départs volontaires.

Le ratio coûts-revenus a baissé à 49,4%, contre 69% un an auparavant, permettant ainsi à MPS de dépasser déjà son objectif prévu à l’origine pour 2026.

Candidats au rachat?

Au bord d’une faillite retentissante, la banque avait dû être renflouée en 2017, à hauteur de 5,4 milliards d’euros, par l’État italien qui en est devenu le principal actionnaire, avec une part de 64%.

Prochain défi, elle devrait repartir à la recherche d’un repreneur pour permettre à Rome de se défaire de sa part d’ici à 2024, afin de satisfaire les exigences de la Commission européenne.

Depuis l’échec en octobre 2021 de ses négociations avec UniCredit, MPS peine à attirer des candidats au rachat.

L’amélioration de ses comptes ainsi que la réussite de son augmentation de capital et des récents tests de résistance menés par l’Autorité bancaire européenne pourraient à terme changer la donne.

«Nous voulons gérer la sortie de l’État du capital de MPS de manière ordonnée afin de créer les conditions nécessaires à la naissance d’un plus grand nombre de grands groupes bancaires en Italie», avait déclaré la Première ministre Giorgia Meloni en avril.

Mais pour l’heure, les prétendants ne se bousculent pas. Les concurrentes de la banque de Sienne, UniCredit, Intesa Sanpaolo, Banco BPM et Bper Banca, ont à plusieurs reprises exclu un rachat.

L’assureur français Axa avait contribué à hauteur de 200 millions d’euros à l’augmentation de capital, mais avait cédé les quelque 8% du capital qu’il détenait dans MPS quatre mois après.

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