Les résultats de Crédit Agricole en progression en 2023

AWP

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L’année 2023 a été particulièrement bonne pour l’entité cotée du groupe, Crédit Agricole SA (Casa), dont le bénéfice net atteint un record de 6,35 milliards d’euros, en hausse de 19,6% sur un an.

Le groupe Crédit Agricole s’installe pour la troisième année consécutive autour des 8 milliards d’euros de bénéfice net (7,5 milliards en francs), fort de ses services aux grandes entreprises et malgré une fin d’année affectée par des charges exceptionnelles en assurance.

Le directeur général de la banque Philippe Brassac s’est félicité lors d’une conférence de presse «de très bons résultats» l’an dernier et a évoqué un quatrième trimestre «marqué (...) par une sinistralité climatique» grevant les revenus de la branche assurance.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, s’est établi à 36,49 milliards d’euros (34,36 milliards de francs) l’an dernier (+4,8% par rapport à 2022), pour 8,26 milliards d’euros de bénéfice net (+3,3% sur un an).

L’année 2023 a été particulièrement bonne pour l’entité cotée du groupe, Crédit Agricole SA (Casa), dont le bénéfice net atteint un record de 6,35 milliards, en hausse de 19,6% sur un an.

Les métiers de banque de financement et d’investissement (BFI) et de gestion d’actifs ont particulièrement bien fonctionné, précise le groupe.

Casa proposera cependant à ses actionnaires un dividende identique à celui des deux exercices précédents, à 1,05 euro par action.

La bourse a froidement accueilli cette annonce: Casa a perdu jeudi 5,21% à 12,34 euros dans un marché en hausse de 0,71%.

Dans le détail

Après un bénéfice déjà équivalent ou supérieur à 8 milliards d’euros (7,5 milliards en francs) en 2021 et 2022, Crédit Agricole assoit sa deuxième place en France derrière BNP Paribas (près de 11 milliards de bénéfice net l’an dernier) et devant Crédit Mutuel Alliance fédérale, BPCE et Société Générale.

Mais les performances financières du quatrième trimestre, objet de la publication de jeudi permettant de présenter des résultats sur l’année entière, sont en nette baisse de 23,2%, à 1,72 milliard.

La banque met en avant la méforme de l’assurance, plombée par une base de comparaison sur un an peu favorable avec l’évolution d’une norme comptable, une dépréciation d’environ 75 millions pour une coentreprise en Espagne mais surtout la charge des sinistres climatiques en France.

Elle est entre octobre et décembre 2023 de 260 millions plus élevée qu’à la même période en 2022, notamment du fait des inondations qui ont touché le Pas-de-Calais.

La banque de détail en France affiche aussi des résultats en demi-teinte l’an dernier, avec une contribution des caisses régionales aux résultats du groupe en baisse de plus de 30%.

Crédit Agricole a dû revoir à la hausse la facture des Livrets A et de développement durable et solidaire (LDDS), rémunérés à 3%, comme celle des Livrets d’épargne populaire (LEP). Le tout lui a coûté plus de 2,5 milliards l’an dernier.

Sa production de crédits à l’habitat, tant dans le réseau Crédit Agricole que chez LCL, s’est dans le même temps fortement ralentie en 2023, respectivement de 29,1% et de 43%.

Crédit Agricole SA a par ailleurs confirmé les objectifs financiers qu’il s’était fixés pour 2025.

Mise au point

M. Brassac est revenu sur la situation sociale tendue chez LCL, l’intersyndicale ayant appelé à une grève jeudi, après un mouvement similaire dans le réseau Crédit Agricole début décembre.

«Nous négocions, nous discutons, (...), nous sommes préoccupés nous aussi d’avoir un juste retour vers nos collaborateurs», a précisé le dirigeant.

Contacté par l’AFP, un porte-parole de LCL a évoqué 15 agences fermées sur les quelque 1500 du réseau. Les syndicats ont rendez-vous le 12 février avec le nouveau directeur général Serge Magdeleine, en poste depuis le 1er janvier.

Le quatrième trimestre a par ailleurs été l’occasion pour le groupe Crédit Agricole de monter d’un cran ses objectifs en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

La banque s’est engagée le 14 décembre à ne plus financer de nouveau projet d’extraction d’énergies fossiles et à réduire de 75% le CO2 émis par les projets financés sur le pétrole et le gaz d’ici 2030.

Elle a par ailleurs indiqué jeudi qu’elle était sur un rythme de recrutement de 100’000 clients par an dans sa filiale de banque en ligne BforBank, repositionnée en septembre dernier.

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