Crédit Agricole publie des résultats record au deuxième trimestre

AWP

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Avec près de 4,2 milliards d’euros de bénéfice net réalisé depuis janvier, le groupe affirme sa position de deuxième banque française derrière BNP Paribas (7,2 milliards d’euros de bénéfice sur le semestre).

Crédit Agricole a publié vendredi des résultats record au deuxième trimestre pour son entité cotée, principal moteur de la banque, et annoncé qu’il était en passe d’acquérir une part majoritaire du gestionnaire d’actifs belge Degroof Petercam.

Crédit Agricole SA, ou Casa, coté à la Bourse de Paris et regroupant les principaux métiers du groupe bancaire hormis les caisses régionales, affiche 6,7 milliards d’euros de revenus entre avril et juin (+18,8%) pour un peu plus de 2 milliards d’euros de bénéfice net (+24,7%), du jamais-vu.

Ces montants surpassent les attentes des analystes interrogés par le fournisseur de données Factset et l’agence financière Bloomberg.

En y ajoutant les caisses régionales, en retrait ce trimestre, c’est plus de 9,5 milliards de revenus qui ont été réalisés au deuxième trimestre (+7,9%), pour près de 2,5 milliards d’euros (+2,1%) de résultat net.

«Ce sont de très bons résultats», a salué lors d’une conférence de presse le directeur général de Crédit Agricole SA, Philippe Brassac.

Avec près de 4,2 milliards d’euros de bénéfice net réalisé depuis janvier, le groupe affirme sa position de deuxième banque française derrière BNP Paribas (7,2 milliards d’euros de bénéfice sur le semestre) et devant le peloton Crédit Mutuel Alliance fédérale (1,9 milliard d’euros) Société Générale (1,8 milliard d’euros) et BPCE (1,5 milliard d’euros).

L’assurance décolle

Le directeur général délégué, Jérôme Grivet, a mis notamment en avant les bonnes performances des métiers d’assurance.

«Tous les moteurs ont fonctionné», a-t-il souligné, listant les effets positifs des marchés financiers, plus importants dans le résultat depuis l’adoption en janvier de nouvelles normes comptables, le dynamisme de l’activité avec «beaucoup d’affaires nouvelles» et enfin un nombre inférieur de sinistres dans les activités de dommages par rapport au printemps 2022, notamment sur le plan des catastrophes naturelles.

Dans le détail, le bénéfice net entre avril et juin du pôle «gestion de l’épargne et assurance» s’est élevé à 676 millions d’euros, près de trois fois celui du deuxième trimestre 2022.

En recul, le pôle «grandes clientèles», qui comprend notamment la banque de financement et d’investissement, a apporté 622 millions d’euros au bénéfice net du groupe, à comparer avec 843 millions d’euros l’an dernier (-26%).

La contribution des caisses régionales aux résultats du Groupe Crédit Agricole diminue également, à l’image des performances des banques de détail en France. Elle s’élève à 413 millions d’euros, en repli de 46,2%.

La production de crédit immobilier marque particulièrement le pas, a expliqué M. Brassac. «Nous sommes dans une baisse assez significative» de cette activité par rapport à 2022, a-t-il déclaré.

Grandes fortunes

Crédit Agricole a aussi annoncé vendredi que sa filiale de banque privée, Indosuez Wealth Management, avait signé un accord pour acquérir une participation majoritaire dans le gestionnaire d’actifs belge Degroof Petercam, sans en préciser le montant.

«Nous avons passé un accord avec un certain nombre de familles actionnaires qui sont vendeuses de leurs positions», a indiqué Xavier Musca, directeur général délégué de Casa.

Si l’opération se réalise, Crédit Agricole contrôlerait environ 80% du capital de Degroof Petercam, au côté de la famille Cigrang, une famille d’armateurs d’Anvers.

Par ailleurs, la SAS Rue de La Boétie, détenue à 100% par les caisses régionales et maison mère de l’entité cotée, a annoncé son intention d’acquérir «jusqu’à un milliard d’euros de titres» de Casa, d’ici à la fin du premier semestre 2024.

C’est la deuxième opération de ce type de la SAS Rue de La Boétie en moins d’un an. Elle détient actuellement environ 60% du capital.

M. Brassac, 63 ans, a enfin écarté toute spéculation sur sa succession, qui devra, selon les statuts du groupe, intervenir au plus tard lors de l’assemblée générale du groupe en 2025, habituellement positionnée au mois de mai.

«Il y a une très grande unanimité pour considérer que la question est posée beaucoup trop tôt et qu’on a beaucoup de choses à faire encore devant nous», a-t-il déclaré.

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