La BC d’Argovie renforce les critères pour les crédits durables

AWP

1 minute de lecture

La banque cantonale n’accorde plus de crédits aux entreprises qui produisent de l’énergie nucléaire ou qui misent sur les énergies fossiles.

La Banque cantonale d’Argovie (AKB) a renforcé les critères d’octroi de crédits durables. Elle n’accorde plus de crédits aux entreprises qui produisent de l’énergie nucléaire ou qui misent sur les énergies fossiles. Le chef du département cantonal des finances soutient cette stratégie, critiquée par les associations économiques.

La stratégie de l’AKB doit être conforme aux dispositions légales, a déclaré le conseiller d’Etat argovien Markus Dieth (Le Centre) au journal régional Argovie/Soleure de la radio alémanique SRF. La mise en oeuvre et la définition sont une affaire opérationnelle que la banque doit faire, a-t-il ajouté.

«Il faut être prudent lorsque la politique ou d’autres organes interviennent», selon Markus Dieth. Il propose d’organiser une table ronde avec les associations économiques et l’AKB pour discuter des questions soulevées par la stratégie de la banque cantonale, a-t-il indiqué à l’Aargauer Zeitung.

Durabilité

Le canton est propriétaire de l’AKB. La stratégie adoptée en août 2020 par le gouvernement concernant l’AKB souligne que le thème de la durabilité prend de plus en plus d’importance dans la population, en particulier en ce qui concerne le climat.

«La banque s’oriente selon des critères globaux ESG (environnement, social et gouvernance), aussi bien comme entreprise que dans son offre de prestations et de produits. Le propriétaire soutient cette orientation conséquente», peut-on lire dans le document stratégique.

L’Union argovienne des arts et métiers (AGV) et la Chambre argovienne du commerce et de l’industrie (AIHK) ont vivement critiqué les nouveaux critères de durabilité de l’AKB dans un communiqué: «L’action politique d’une banque d’Etat n’est pas appropriée et doit donc être interdite».

Un positionnement jugé «hostile»

Pour ces associations, la stratégie de l’AKB est un «positionnement hostile à la recherche et à l’économie». Elles qualifient de «choquant» l’arrêt de l’octroi de crédits aux installations nucléaires.

Elles ont demandé au gouvernement de geler les nouveaux critères d’attribution de crédits. Elles ont aussi exigé que deux des neuf sièges du conseil de banque soient occupés en permanence par des représentants de l’économie argovienne.

Concrètement, l’AKB ne veut plus accorder de crédits à des entreprises qui produisent de l’énergie nucléaire, qui misent sur les énergies fossiles ou qui utilisent des techniques génétiques interdites en Suisse. La production et le commerce de produits fabriqués dans des conditions de cruauté envers les animaux et la production de divertissement pour adultes (pornographie) sont aussi concernés.

Recommandations de la Banque mondiale

La production ou le commerce de boissons alcoolisées, à l’exception de la bière et du vin, est également un critère d’exclusion. L’AKB suit ainsi les recommandations de la Banque mondiale.

Selon la banque cantonale, seuls quelques clients sont concernés par les nouveaux critères d’octroi de crédits. Pour des entreprises comptant plus de 50 collaborateurs, des thèmes élargis seront examinés, comme les atteintes à l’environnement et la violation des droits des employés.

«Avec le nouveau processus d’octroi de crédits, nous avons intégré nos propres valeurs et notre exigence stratégique en matière de durabilité dans les opérations de crédit», a déclaré dans un communiqué le président de la direction de l’AKB Dieter Widmer.

A lire aussi...