Intesa Sanpaolo met le paquet pour choyer ses actionnaires

AWP

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La banque italienne compte augmenter ses recettes à un rythme de 2,3% par an pour les porter à 22,8 milliards d’euros en 2025 et table sur 9’200 départs volontaires.

La première banque italienne Intesa Sanpaolo s’est engagée vendredi à reverser à ses actionnaires plus de 22 milliards d’euros par le biais de dividendes et rachats d’actions d’ici 2025, dans le cadre de son nouveau plan stratégique.

Forte de solides résultats atteints en 2021 en dépit de la crise sanitaire, la banque s’apprête à redistribuer à ses actionnaires un montant équivalent à plus de 40% de sa capitalisation boursière, dont 6,6 milliards d’euros en 2022.

Intesa Sanpaolo relève ainsi le défi lancé par sa concurrente UniCredit, numéro deux en Italie, qui s’était fixé en décembre l’ambitieux objectif de reverser au moins 16 milliards d’euros à ses actionnaires d’ici 2024, à travers des dividendes et rachats d’actions.

L’Autorité bancaire européenne avait pourtant conseillé en décembre aux établissements financiers la prudence concernant leur politique de distribution des bénéfices en cas de «détérioration des perspectives économiques», même s’ils disposent d’un coussin de liquidité «confortable».

Début 2020, lorsque le Covid-19 a commencé à se propager dans le monde, la Banque centrale européenne avait demandé aux banques de la zone euro de ne pas verser de dividendes ni de racheter d’actions propres durant la pandémie. Une recommandation levée l’été dernier par la BCE.

Du coup, les entreprises européennes devraient verser en 2022 un total de 410 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires, un nouveau record après les 378 milliards distribués en 2021, selon une étude publiée en janvier par le gestionnaire d’actifs AllianzGI.

Le ratio de fonds propres durs (common equity ratio) d’Intesa Sanpaolo, indice qui mesure sa capacité à faire face à une crise, s’est établi fin décembre à 15,2%, un taux très élevé. Pour 2022-25, le groupe vise prudemment un ratio «supérieur à 12%», compte tenu des généreux versements aux actionnaires.

Dans le cadre de son plan 2022-2025, la banque dirigée par Carlo Messina compte en outre augmenter ses recettes à un rythme de 2,3% par an pour les porter à 22,8 milliards d’euros en 2025. Le bénéfice net devrait atteindre 6,5 milliards d’euros à cet horizon.

Solides résultats en 2021

Intesa Sanpaolo a vu son bénéfice net grimper de 27,7% à 4,18 milliards d’euros en 2021, grâce à une hausse sensible des commissions, dans un contexte économique toujours perturbé par la pandémie de Covid-19.

Ce résultat est très légèrement supérieur au consensus des analystes du fournisseur d’informations financières Factset, qui tablaient sur un bénéfice de 4,17 milliards d’euros.

La banque n’atteint cependant pas son objectif de bénéfice net de 6 milliards d’euros fixé dans le cadre de son plan stratégique 2018-2021, puis revu à la baisse en raison de la pandémie.

Pour 2022, Intesa Sanpaolo vise un bénéfice net «supérieur à 5 milliards d’euros».

Au cours du quatrième trimestre, Intesa Sanpaolo a affiché un bénéfice net de 179 millions d’euros, après une perte de 3,09 milliards d’euros essuyée pendant la même période de 2020 due aux coûts liés au rachat de sa concurrente italienne Ubi Banca.

Ce résultat est supérieur au consensus des analystes de Factset qui avaient prévu 121 millions d’euros.

Le chiffre d’affaires du groupe italien s’est accru de 9,5% à 20,91 milliards d’euros en 2021, légèrement au-dessus des attentes des analystes.

Les recettes ont été tirées par les commissions nettes qui ont progressé de 15,5% à 9,6 milliards d’euros.

Le revenu net d’intérêts n’a augmenté que de 2,1% à 7,9 milliards d’euros, en raison des taux bas pratiqués par les marchés.

Intesa Sanpaolo avait conclu avec succès en juillet 2020 une offre publique d’achat et d’échange visant Ubi Banca, valorisée à 4,2 milliards d’euros. Le groupe né de la fusion est assis sur un trésor de quelque 1.100 milliards d’euros en actifs clients.

Intesa Sanpaolo vise 9’200 départs volontaires d’ici 2025
La première banque italienne table sur 9’200 départs volontaires d’ici 2025 dans la péninsule et 4’600 embauches, a annoncé vendredi son directeur général Carlo Messina lors d’une conférence avec des analystes en présentant son nouveau plan stratégique.
Sur ces 9’200 départs, 2’850 sont déjà intervenus en 2021, a-t-il précisé. Outre les 4’600 embauches, dont 500 ont déjà été effectuées en 2021, environ 8’000 personnes seront redéployées et affectées à des secteurs prioritaires.
Parmi ces segments porteurs figurent les services en ligne, avec la création d’une nouvelle banque baptisée Isybank, l’analyse de données numériques, la finance verte ou encore des initiatives dans le cadre du financement du plan de relance italien.
Intesa Sanpaolo comptait fin septembre 97’600 employés dans une quarantaine de pays, dont 75’154 en Italie.
Dans le cadre de son nouveau plan, la banque s’est engagée vendredi à reverser à ses actionnaires plus de 22 milliards d’euros (23,3 milliards de francs) par le biais de dividendes et rachats d’actions d’ici 2025.
La banque prévoit en outre des investissements de 7,1 milliards d’euros entre 2022 et 2025, dont 5 milliards seront alloués à la technologie et la croissance du groupe. 650 millions d’euros seront consacrés à Isybank.
Parallèlement, Intesa Sanpaolo a publié ses résultats 2021. La banque a vu son bénéfice net grimper de 27,7% à 4,18 milliards d’euros en l’an dernier, grâce à une hausse sensible des commissions, dans un contexte économique toujours perturbé par la pandémie de COVID-19.

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