HSBC va cesser de financer les nouveaux champs gaziers et pétroliers

AWP

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Parallèlement, le groupe britannique continuera de servir les clients du secteur énergétique du moment qu’ils sont «en adéquation avec les objectifs de baisse des émissions de CO2 de la banque».

Le géant bancaire britannique HSBC a dit mercredi qu’il allait cesser de financer les nouveaux gisements de pétrole et gaz, une décision bien accueillie par les organisations de défense de l’environnement qui souhaitent cependant plus d’action de la part du secteur comme des gouvernements.

Dans le communiqué accompagnant une mise à jour annuelle de ses plans de transition énergétique, la banque dont le siège se trouve à Londres indique qu’elle ne va «plus fournir de prêts ou de financements sur les marchés de capitaux uniquement destinés aux projets relatifs aux nouveaux champs de pétrole et gaz».

L’ONG pro-environnement Greenpeace a réagi mercredi en affirmant que les mesures annoncées par HSBC étaient «attendues depuis trop longtemps».

«Les banques financent le chaos climatique ce qui leur rapporte des milliards de livres. A présent, l’une des plus grosses banques britanniques a réalisé que (des gisements de pétrole et gaz nouveaux) n’ont pas leur place dans un monde qui essaie de combattre la crise climatique», ajoute Greenpeace dans un communiqué.

L’ONG qualifie cette décision d’«embarrassante pour le gouvernement britannique» qui «va de l’avant avec ses nouvelles licences de forage de pétrole et gaz», cherchant à améliorer la sécurité énergétique du pays depuis l’invasion russe de l’Ukraine.

HSBC affirme parallèlement qu’elle va continuer à apporter des financements et des services de conseil à ses clients du secteur énergétique du moment qu’ils sont «en adéquation avec les objectifs de baisse des émissions de CO2 de la banque».

«L’annonce d’HSBC envoie un signal fort aux géants des carburants fossiles et aux gouvernements» estime Jeanne Martin, directrice du programme bancaire chez ShareAction, association qui milite pour des investissements responsables.

«Nous incitons les grandes banques comme Barclays ou BNP Paribas à faire de même», ajoute Mme Martin.

Elle relève cependant que les annonces de HSBC ne s’appliquent qu’aux financements de nouveaux actifs tandis qu’une part «beaucoup plus vaste concerne les expansions de projets de pétrole et gaz» déjà existants.

Citant l’Agence internationale de l’Energie (AIE), HSBC se justifie en affirmant qu’une «transition ordonnée nécessite le financement de champs gaziers et pétroliers existants pour maintenir les niveaux de production nécessaires».

La banque ajoute dans son communiqué mercredi qu’elle va «accélérer» les activités dans les énergies renouvelables et les infrastructures propres».

Il y a un an elle avait publié un plan de sortie des financements d’activités liées au charbon thermique, aussitôt décrié comme peu crédible par des organisations écologistes, qui accusent les grandes banques de double discours.

Un régulateur britannique publicitaire a notamment épinglé HSBC récemment pour des publicités jugées mensongères qui mettent en avant des initiatives de lutte contre le changement climatique sans mentionner les financements substantiels apportés en parallèle à des entreprises polluantes.

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