Sika a soigné sa rentabilité l'an dernier

AWP

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L'Ebit du chimiste de la construction s'est enrobé de 7,1% à 1,13 milliard de francs et son bénéfice net de 8,8% à 825,1 millions.

Sika a soigné sa rentabilité en 2020, malgré une érosion des recettes largement attribuée à l’appréciation du franc. Le chimiste de la construction a par ailleurs profité de la présentation de ses résultats pour annoncer le remplacement début mai de son directeur général sortant Paul Schuler par le responsable de l’unité Commerce et Industrie Thomas Hasler.

L’excédent d’exploitation (Ebit) s’est enrobé de 7,1% à 1,13 milliard de francs et le bénéfice net de 8,8% à 825,1 millions. La performance décoiffe ainsi les attentes moyennes du consensus AWP, qui articulait un Ebit de 1,10 milliard pour un gain net de 788 millions.

L’industriel de Baar avait dévoilé mi-janvier un chiffre d’affaires en recul de près de 3% à 7,88 milliards, handicapé par l’appréciation du franc. En monnaies locales, les recettes ont progressé de 3,4%.

L’organe de surveillance proposera aux actionnaires un dividende agrémenté de 20 centimes à 2,50 francs, détaille le compte-rendu annuel diffusé vendredi. Leur rémunération était attendue à 2,40 francs.

Ambitions reconduites

La multinationale zougoise ambitionne sur l’année en cours de générer une croissance en monnaies locales de 6 à 8% et de dégager une marge Ebit de 15%, contre 14,4% en 2020.

La progression de 6 à 8% correspond aux objectifs à moyen terme et la marge opérationnelle doit d’ici 2023 évoluer dans un couloir de 15 à 18%. La reprise des acquisitions complémentaires, contrariées pendant la crise sanitaire, doit alimenter un tiers de la croissance annualisée, a indiqué en téléconférence de presse Paul Schuler.

Le patron sur le départ a souligné dans ce registre que l’intégration désormais finalisée du français Parex - plus gros rachat de l’histoire de Sika avec 2,5 milliards de francs investis - avait généré en 2020 pour 55 millions de synergies.

L’impact de l’appréciation du franc et celui de la crise sanitaire par contre ont représenté chacun un manque à gagner d’un demi-milliard de francs.

Sika est parvenu à créer la surprise nonobstant la publication préalable de son chiffre d’affaires, note de son côté Patrick Laager, pour Credit Suisse. L’analyste souligne que la firme de Baar a déjà dégagé au quatrième trimestre une marge Ebit de 16,1%, confortablement établie dans le couloir visé à moyen terme.

Les perspectives de croissance et de rentabilité brossées par la direction pour l’exercice en cours impliquent une progression de plus de 10% des excédents, calcule de son côté Bernd Pomrehn, pour Vontobel.

La passation de pouvoir à la tête de l’entreprise constitue certes une petite surprise, mais ne devrait pas amener de remaniements en profondeur dans la stratégie poursuivie avec succès jusqu’ici, relève pour sa part Markus Mayer, de Baader Helvea.

A 12h20, la nominative Sika s’appréciait de 0,9% à 250,10 francs, dans un SMI en retrait de 0,05%.

 

La rémunération du patron Paul Schuler s’est enrobée en 2020

La rémunération du directeur général de Sika a pris l’ascenseur dans des proportions comparables au bénéfice net du groupe en 2020. Le montant total a atteint 4,45 millions, soit 9% de plus qu’un an auparavant. L’enveloppe totale pour l’équipe de direction a augmenté de près d’un million à 16,27 millions, selon le rapport annuel diffusé vendredi.
Au conseil d’administration, le président Paul Hälg a perçu l’équivalent de 941’978 francs en liquide, titres et prestations sociales, contre 902’790 francs au titre de 2019. L’organe de surveillance dans son ensemble se partagera 3,03 millions, contre 2,79 au titre de 2019.
Ce dernier doit par ailleurs connaître des remaniements au printemps prochain. Dans la foulée de son départ de la direction générale annoncé ce jour, Paul Schuler doit en effet intégrer le cénacle à la faveur de la prochaine assemblée générale ordinaire, agendée au 20 avril. Frits van Dijk, en poste depuis 2012, ne briguera pas de nouveau mandat.
Esther Berrozpe Galindo enfin a retiré sa candidature, préférant se concentrer sur sa nouvelle attribution de directrice générale du gestionnaire belge de marques de produits d’hygiène Ontex.

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