HSBC multiplie son bénéfice par plus de sept

AWP

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Ces résultats témoignent du redressement de HSBC. La banque avait annoncé en 2015 qu’elle se séparait de près de 50.000 employés dans le cadre d’un plan de restructuration planétaire.

La banque HSBC a renoué en 2017 avec la croissance après un vaste programme de restructuration lancé deux ans plus tôt, et s’est montrée confiante pour la suite sous l’égide de son nouveau directeur général.

Le groupe basé à Londres mais actif à travers le monde et particulièrement en Asie a publié mardi pour 2017 un bénéfice net part du groupe multiplié par plus de sept par rapport à l’exercice 2016.

Il s’est établi à 9,683 milliards de dollars, contre 1,299 en 2016, année où il s’était effondré de 90% à cause d’une énorme dépréciation de son activité de banque privée en Europe.

«Ces bons résultats prouvent la force et le potentiel de HSBC», a déclaré le directeur général Stuart Gulliver qui passe mardi le flambeau à John Flint, au terme d’un règne de sept ans à la tête du géant bancaire.

«Les bénéfices ajustés de tous nos secteurs d’activité ont progressé et nous avons achevé le programme de transformation lancé en 2015», a-t-il poursuivi. «HSBC est plus simple, plus fort, et plus sûr qu’il ne l’était en 2011.»

Ces résultats témoignent du redressement de HSBC, qui a été ébranlée par les scandales – comme la mise en place d’un vaste système d’évasion fiscale dans sa filiale suisse HSBC Private Bank – et des résultats financiers décevants.

HSBC avait annoncé en 2015 qu’elle se séparait de près de 50.000 employés dans le cadre d’un plan de restructuration planétaire, incluant la vente de ses activités au Brésil et en Turquie.

Cette cure d’amaigrissement visait à libérer des moyens afin de lui permettre de s’ancrer davantage en Asie.

Le retour de HSBC

Pur produit du groupe qui compte quelque 230.000 salariés, John Flint, un Britannique de 49 ans, était auparavant à la tête de la banque de détail et gestion de fortune, branche stratégique au côté des activités de marché.

HSBC a dégagé en 2017 un bénéfice avant impôt en hausse de 141% à 17,2 milliards de dollars. Son bénéfice ajusté avant impôt – c’est à dire expurgé des effets de changes et événements exceptionnels significatifs qui avaient plombé les comptes 2016 – a progressé néanmoins de façon moins impressionnante, de 11% à 21 milliards de dollars.

Certains analystes ont vu dans ces résultats un tournant pour la banque après des années de turbulence.

«Ces sept dernières années n’ont pas été bonnes pour la direction de HSBC comme pour leurs investisseurs», a déclaré Dickie Wong, de Kingston Securities Limited.

«Nous attendons depuis si longtemps le retour de HSBC et je crois vraiment qu’elle est en meilleure forme que les autres banques internationales», a-t-il ajouté.

La justice américaine a mis fin en décembre à sa surveillance renforcée sur HSBC. Fin 2012, la banque avait accepté de payer 1,92 milliard de dollars pour solder des poursuites aux Etats-Unis, où elle était accusée de complicité de blanchiment au profit de trafiquants, de terroristes et de l’Iran. L’accord prévoyait l’évaluation pour une durée de cinq ans du renforcement du dispositif anti-blanchiment de HSBC.

«Nous nous attendons à ce que les principales économies du monde connaissent une croissance raisonnable en 2018, grâce à un chômage relativement bas, un regain de confiance des consommateurs et une amélioration du commerce», a déclaré dans le communiqué le président du groupe Mark Tucker, relevant que les craintes d’un «atterrissage brutal» de l’économie chinoise avaient reflué.

Si la banque est optimiste pour l’économie mondiale en 2018, a-t-il poursuivi, l’activité pourrait cependant être perturbée par divers facteurs comme «la montée des tensions internationales» ou «la menace du protectionnisme».

Lors d’une conférence téléphonique, M. Gulliver a souligné que sous l’égide de son successeur, la banque pourrait profiter de la remontée des taux d’intérêt – un mouvement favorable à ses marges –, d’un reflux des pénalités et amendes payées ces dernières années pour mauvaises conduites et de perspectives économiques et démographiques favorables en Asie-Pacifique.

L’action HSBC chutait toutefois à la Bourse de Londres, de 4,40% à 727 pence vers 10h10 GMT, les investisseurs ayant tablé sur des bénéfices plus élevés et anticipé de nouveaux rachats d’action – dont le groupe s’est abstenu mardi préférant renforcer son capital au premier semestre 2018.