Goldman Sachs et les banques de Wall Street résistent grâce aux traders

AWP

2 minutes de lecture

Les recettes liées aux marchés ont bondi de 30% chez Goldman Sachs et JPMorgan Chase et de 16% chez Citigroup. BofA bénéfice également du phénomène.

En pleine crise économique liée à la pandémie, la machine à cash de la banque d’affaires américaine Goldman Sachs a continué à fonctionner à plein régime au troisième trimestre grâce à l’effervescence des marchés financiers.

Les profits dégagés par les traders ont aussi aidé les autres grands noms de Wall Street à gagner de l’argent malgré les difficultés de certains clients dans l’économie réelle: la récession qui a frappé les Etats-Unis après l’arrivée du COVID-19 dans le pays a fait exploser le nombre de chômeurs et pousser nombre de petites entreprises à fermer définitivement.

Qu’importe. Goldman Sachs a presque doublé son bénéfice net au troisième trimestre, à 3,5 milliards dollars.

Son chiffre d’affaires s’est envolé de 30% à 10,8 milliards de dollars.

Les recettes générées par le courtage d’actions, d’obligations ou de matières premières, la force traditionnelle de la firme, ont bondi de 29%.

Ses activités de conseil aux entreprises souhaitant lever de l’argent sur les marchés ont bondi de 60%, grâce particulièrement à de nombreuses entrées en Bourse.

Les recettes liées aux marchés ont aussi aidé les autres grandes banques américaines à dégager des profits substantiels.

Elles ont bondi de 30% chez JPMorgan Chase et de 16% chez Citigroup, qui ont dévoilé leurs résultats mardi.

Elles ont aussi progressé de 4% chez Bank of America, qui diffusait son rapport trimestriels mercredi.

Après de fortes secousses au printemps à l’arrivée de la pandémie aux Etats-Unis, les marchés ont poursuivi au troisième trimestre le rebond entamé au deuxième.

Ils «continuent de bénéficier du soutien budgétaire et monétaire sans précédent apporté par les banques centrales et les gouvernements à travers le monde», a reconnu le directeur général de Goldman Sachs David Solomon lors d’une conférence téléphonique.

Moins de provisions

Même si la firme tente de plus attirer le grand public, avec notamment sa plateforme de prêts et de dépôts en ligne Marcus, son exposition aux particuliers et aux PME est moins importante.

Elle n’a en conséquence provisionné que 278 millions de dollars sur la période pour parer aux futurs impayés de clients affectés par la pandémie de coronavirus. Soit beaucoup moins que le 1,59 milliard provisionné au deuxième trimestre.

Après avoir mis de côté plusieurs dizaines de milliards de dollars pour faire face aux éventuels défauts de paiement, les autres banques ont aussi levé un peu le pied de ce côté.

Bank of America, qui a dégagé un bénéfice net de 4,9 milliards de dollars au troisième trimestre, n’a par exemple provisionné que 1,4 milliard de dollars sur la période, contre 5,1 milliards au deuxième trimestre.

«C’est la conséquence d’une amélioration des perspectives économiques», a relevé le directeur financier de la banque Paul Donofrio, lors d’une conférence téléphonique avec les médias.

Wells Fargo, qui dévoilait aussi ses résultats mercredi, a de son côté mis de côté 751 millions de dollars... contre 9,57 milliards au deuxième trimestre

Contrairement aux banques d’affaires comme Goldman Sachs, les banques universelles ont par ailleurs pâti de la forte baisse des recettes générées par leur activité de prêts aux particuliers et PME, de 17% chez Bank of America, de 19% chez Wells Fargo.

Pour soutenir l’économie, la Banque centrale américaine (Fed) maintient en effet les taux d’intérêt proches de zéro car cela rend les prêts moins chers pour les consommateurs. Mais c’est aussi moins rentables pour les banques.

Les patrons des géants de Wall Street ont en tout cas tous mis en garde contre l’imprévisibilité qui continue à régner.

«Nous observons un retour à une économie saine dans son ensemble, mais nous n’y parviendrons pas tant que nous n’aurons pas entièrement réglé la crise sanitaire et ses conséquences», a ainsi commenté Brian Moynihan, le patron de Bank of America.

«On continue à faire face à une énorme incertitude à l’échelle mondiale sur la trajectoire du virus, ce qui peut affecter le rythme de la reprise économique», a aussi relevé le directeur général de Goldman Sachs.

A lire aussi...