Generali promet 5,6 milliards d’euros de dividendes à l’horizon 2024

AWP

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Cet engagement est supérieur au montant de 4,5 milliards d’euros cumulés fixé pour la période 2019-2021. L’action clôture en hausse de 0,27%.

Le numéro un de l’assurance en Italie, Generali, s’engage à choyer ses actionnaires dans le cadre de son plan stratégique 2022-24 axé sur la croissance, présenté mercredi aux marchés par son patron Philippe Donnet, candidat à un nouveau mandat l’an prochain.

La bataille fait rage autour de sa succession alors que l’homme le plus riche d’Italie, Leonardo Del Vecchio, l’un des actionnaires de Generali opposés à sa reconduction, fait monter la pression en multipliant les achats de parts supplémentaires.

Generali promet de reverser entre 5,2 et 5,6 milliards d’euros à ses actionnaires d’ici 2024 sous forme de dividendes, un objectif supérieur au plan précédent. S’y ajoute un rachat d’actions portant sur 500 millions d’euros, soit un total allant jusqu’à 6,1 milliards à redistribuer aux actionnaires.

«C’est un plan pour stimuler la croissance» de Generali, avec des «objectifs ambitieux» rendus réalisables «grâce à la mise en oeuvre réussie de nos plans stratégiques précédents», a assuré M. Donnet devant la presse.

Ce polytechnicien français âgé de 61 ans est candidat à sa réélection alors que son mandat, le second depuis son arrivée en 2016, s’achève en avril.

Les objectifs du nouveau plan stratégique du troisième assureur européen «sont plus ambitieux que prévu», ont jugé les analystes de Kepler Cheuvreux. Ils «confirment notre confiance», ont estimé ceux de BofA securities.

Après avoir bien progressé dans les premiers échanges à la Bourse de Milan, le titre n’affichait qu’un petit gain de 0,27% à 18,50 euros à la clôture, dans un marché en hausse de 0,41%.

Pacte d’actionnaires

Le plan a été approuvé mardi par onze des treize membres du conseil d’administration, alors que la reconduction de M. Donnet est contestée par un pacte d’actionnaires qui dispose de 15,6% du capital.

M. Donnet est en revanche assuré du soutien du principal actionnaire, Mediobanca, qui détient 12,8% de Generali, mais 17,2% des droits de vote.

Outre M. Del Vecchio, fondateur du fabricant de lunettes Luxottica (6,3%), la fronde est menée par l’homme d’affaires italien Francesco Gaetano Caltagirone (7,8%). Ces actionnaires, qui sont soutenus par la fondation Crt (1,47%), estiment que M. Donnet devrait se montrer plus agressif en matière d’acquisitions et favoriser davantage la gestion d’actifs.

Si le représentant de M. Caltagirone a voté contre le plan, celui de M. Del Vecchio n’a pas participé au conseil d’administration, jugeant que le plan ne lui a pas été transmis à temps pour pouvoir l’examiner.

«Par rapport à ses concurrents comme Allianz, Axa ou Zurich Insurance, Generali a perdu beaucoup de terrain ces 20 dernières années, en termes de croissance et de taille», a commenté à l’AFP une source proche du pacte.

«Il faut donc une stratégie ambitieuse de moyen et long terme qui permettra à Generali de rattraper dans les dix ans à venir le retard pris sur ses concurrents», a-t-elle relevé.

«Créer de la valeur»

Des critiques qui ne semblent toutefois pas avoir eu comme effet de changer la vision de M. Donnet : «les fusions-acquisitions sont un moyen d’accélérer la création de valeur pour tous les actionnaires» et non un objectif en soi, a-t-il réitéré.

Les fonds consacrés aux fusions-acquisitions devraient atteindre de 2,5 à 3 milliards d’euros d’ici 2024, moins que prévu par le plan précédent, dans la mesure où ce dernier avait pu compter sur des cessions d’actifs.

Parmi les dernières acquisitions en cours de Generali figure celle de La Médicale, spécialiste de l’assurance des professionnels de la santé en France, qui devrait être cédée par Crédit Agricole Assurances pour environ 400 millions d’euros.

Les revenus consacrés à la gestion d’actifs de clients externes devraient croître de 100 millions d’euros d’ici 2024, selon le plan de Generali.

L’assureur compte en outre investir 1,1 milliard d’euros d’ici 2024 pour numériser davantage son système opérationnel et prévoit de générer plus de 8,5 milliards d’euros de flux de trésorerie.

Le bénéfice par action devrait s’accroître de 6 à 8% par an d’ici 2024, soit au même rythme que prévu par le plan précédent. Sur les neuf premiers mois de l’année, le bénéfice net de Generali a grimpé de 73,6% à 2,25 milliards d’euros.

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