Deutsche Bank dégage en 2020 son premier bénéfice net depuis 2014

AWP

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La banque a par ailleurs constitué près d’1,9 milliard d’euros de provisions sur des prêts à risque, 2,5 fois plus qu’en 2019.

Le paysage bancaire allemand prend des allures de grand écart: le leader Deutsche Bank a annoncé jeudi son premier bénéfice net annuel depuis 6 ans, tandis que son dauphin Commerzbank est en perte et se prépare à une sévère cure d’amaigrissement.

Deutsche Bank a dégagé en 2020 un bénéfice net de 113 millions d’euros (122,2 millions de francs), son premier gain depuis 6 ans qui doit beaucoup au retour en grâce de la banque d’investissement.

La banque au logo bleu a par ailleurs constitué près d’1,8 milliard d’euros de provisions sur des prêts à risque, 2,5 fois plus qu’en 2019 sur fond de récession causée par la pandémie de Covid-19. Sur le quatrième trimestre, le groupe affiche un gain net de 51 millions d’euros.

Le contraste est saisissant avec Commerzbank, qui a annoncé mercredi soir avoir subi une perte nette de «près de 2,9 milliards d’euros» en 2020, soit sa première perte depuis la crise financière de 2009.

La banque détenue à près de 16% par l’Etat allemand et qui vient de changer de patron, a expliqué cette perte par «le poids de la pandémie» ainsi que par des charges de restructuration.

Le conseil de surveillance a en outre adopté un nouveau plan d’économies comprenant la suppression de 10.000 postes, soit un quart des effectifs, et la fermeture de 340 agences sur 790, le tout d’ici 2024.

Banque d’investissement en pointe

Pareille restructuration a été engagée en juillet 2019 par Deutsche Bank, valant à cette dernière d’accuser cette année là une perte globale de 5,8 milliards d’euros, la deuxième plus lourde de son histoire.

Le groupe comptait encore près de 85.000 employés dans le monde à fin décembre, soit 2.938 de moins en un an, en voulant les ramener à 74.000 d’ici 2022.

Mais avec un personnel en diminution, les recettes globales de la banque ont progressé de 4% en 2020, à 24 milliards d’euros, mettant ainsi fin à une érosion de plusieurs années.

La division de banque d’investissement, qui paye le plus lourd tribut dans la restructuration en cours, a pu engranger un gain imposable de 3,2 milliards d’euros, multiplié par 6 en un an. Ses recettes ont grimpé de 32%, à 9,3 milliards d’euros.

La banque a abandonné l’an dernier le négoce d’actions, où ses rivales américaines ont pris trop d’avance, pour se concentrer, avec succès, sur les produits de taux et de devises.

Les autres divisions du groupe ont, elles, connu des fortunes diverses, avec un gain de 561 millions dans la banque des entreprises et de 544 millions dans la gestion d’actifs, contre une perte de 124 millions dans la banque de détail, lestée par les taux au plus bas.

Fort d’un bénéfice avant impôts d’1,02 milliard d’euros, la banque a «dépassé (ses) propres attentes» et est «durablement rentable» en s’attendant à ce que la tendance positive se «poursuive (en 2021) même en ces temps difficiles», selon le PDG Christian Sewing.

Malgré tout Deutsche Bank était en baisse jeudi matin à la Bourse de Francfort (-2,7% en queue du Dax), le titre ayant déjà grimpé auparavant par anticipation de bons résultats. Commerzbank affichait aussi un recul de 2,5%, aussi en dernière position sur le MDax.

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