Danske Bank rassure au 3e trimestre malgré l’affaire de blanchiment

AWP

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Le groupe bancaire danois voit son bénéfice net divisé par deux mais affiche une activité dynamique qui séduit les investisseurs.

La banque danoise Danske Bank, enferrée dans un énorme scandale de blanchiment qui lui vaut plusieurs enquêtes, a annoncé jeudi des bénéfices en berne au troisième trimestre mais une activité dynamique saluée en Bourse.

Danske Bank, qui a perdu quasiment la moitié de sa valeur boursière depuis le début de l’année, a vu son bénéfice net divisé par deux, à 2,3 milliards de couronnes (308 millions d’euros) contre 4,7 milliards un an plus tôt.

Les résultats de la période juillet-septembre sont inférieurs aux attentes du marché, plombés par les performances moindres de ses activités de courtage sur un an (mais en hausse par rapport au trimestre précédent) et des éléments financiers négatifs.

Ils sont pourtant «bons dans l’ensemble, et montrent que la dynamique déjà observée se poursuit» dans le coeur de métier de la banque, relève l’analyste Mikkel Emil Jensen de Sydbank.

Les résultats font ressortir une donation de 1,5 milliard de couronnes à une fondation luttant contre la criminalité économique, un geste destiné à redorer le blason du groupe, dans le collimateur des gendarmes financiers en Europe et aux Etats-Unis pour des soupçons de blanchiment à grande échelle. Le don ainsi effectué est d’un montant équivalent aux revenus tirés des activités suspectes.

Danske Bank «continue à investir des sommes significatives dans des mesures destinées à la fois à limiter les possibilités d’utiliser Danske Bank à des fins de criminalité économique et à tirer les enseignements nécessaires de l’affaire estonienne», a commenté Jesper Nielsen, nommé début octobre directeur général par intérim.

En excluant cette dépense exceptionnelle, le bénéfice net ne fléchit que de 200 millions de couronnes par rapport au troisième trimestre de 2017.

La menace de lourdes amendes

Les transactions visées par les différentes enquêtes ouvertes, au Danemark, à Bruxelles, à Londres ou encore aux Etats-Unis, portent sur 15.000 clients étrangers non-résidents en Estonie et 9,5 millions de paiements pour un total de 200 milliards d’euros ayant transité entre 2007 et 2015 via sa filiale estonienne.

Une part importante de ces fonds a été jugée suspecte.

L’agence d’évaluation financière Moody’s a abaissé récemment la note de Danske Bank, indiquant craindre pour elle de «lourdes amendes».

«Identifier et rapporter [aux autorités compétentes] toute activité suspecte est une priorité», a assuré la banque jeudi, précisant «ne pas vouloir bénéficier financièrement des transactions suspectes réalisées en Estonie entre 2007 et 2015».

Le titre s’appréciait de plus de 4% en fin de matinée à la Bourse de Copenhague, à près de 132 couronnes, les investisseurs étant rassurés par les conditions du marché bancaire dans la région nordique, selon Mikkel Emil Jensen.

«La question cruciale reste les amendes éventuelles. Cette incertitude va continuer de peser sur l’évolution du cours de l’action», a-t-il cependant prévenu.

Cette épée de Damoclès justifie par ailleurs que Danske Bank ait décidé d’adopter une politique de dividendes plutôt conservatrice pour le moment.

«Nous sommes actuellement davantage enclins à être perçus comme prudents en termes de capital que de reverser du capital aux actionnaires», a expliqué le directeur général à Bloomberg TV.

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