Credit Suisse: Urs Rohner réélu malgré les pressions

AWP

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Les actionnaires valident également les rémunérations des dirigeants et la politique de dividende.

Urs Rohner quittera la présidence de Credit Suisse en 2021, comme il l’avait prévu. L’assemblée l’a réélu jeudi pour un dernier mandat à la tête du conseil d’administration, malgré un score bien moins flatteur qu’en 2019.

Les actionnaires ont approuvé l’élection d’Urs Rohner avec 77,5% des voix, contre 93,15% l’année dernière.

Le président de Credit Suisse s’est retrouvé au centre des critiques de certains actionnaires importants après le scandale des filatures, qui a causé le départ de l’ex-directeur général Tidjane Thiam en févier et la démission du directeur opérationnel Pierre-Olivier Bouée l’automne dernier.

Urs Rohner siège au conseil d’administration de la grande banque depuis 2009. Il a accédé à la présidence en 2011. Entre 2004 et 2009, il était membre de la direction générale, notamment en qualité de directeur opérationnel.

M. Rohner ne pourra plus se représenter en 2021, car il sera frappé par la limitation fixée à douze mandats. La recherche d’un successeur est «bien engagée», a assuré le président.

L’assemblée générale de Credit Suisse s’est déroulée dans un centre de conférence de la banque à Horgen, près de Zurich, et non au Hallenstadion comme d’habitude. Les actionnaires n’étaient pas présents, afin de respecter les directives du Conseil fédéral pour limiter la propagation du coronavirus. Les consignes de vote ont été transmises à un représentant indépendant.

Les rémunérations passent la rampe

L’assemblée générale de Credit Suisse n’a pas réservé de mauvaises surprises aux dirigeants en matière de rémunération. Tous les points à l’ordre du jour relatifs à ces questions ont passé la rampe, malgré un enthousiasme plus modéré de la part des actionnaires.

Lors d’un vote consultatif, le rapport de rémunération 2019 a été approuvé par 79,2% de oui, contre 82,1% l’année dernière. Le conseil d’administration et la direction générale se sont vu accorder la décharge à 79,6%, moins que les 87,9% de l’assemblée précédente.

La politique de rémunération du numéro deux bancaire helvétique avait fait l’objet de nombreuses réserves avant la tenue de l’assemblée. Certaines sociétés de conseil aux actionnaires, comme Ethos ou encore Glass Lewis, recommandaient de rejeter certaines propositions.

La fondation genevoise Ethos regrettait notamment que les rémunérations étaient en inadéquation avec le dégât d’image provoqué par l’affaire des filatures, qui a entaché certains membres de la direction générale jusqu’à son plus notable représentant, l’ex-patron Tidjane Thiam, débarqué en février dernier.

Politique de dividende validée
Les actionnaires de Credit Suisse ont accepté jeudi le principe d’un versement de dividende en deux tranches de 0,1388 franc par action. Sous la pression du gendarme financier Finma, la grande banque avait décidé il y a trois semaines de diviser la rémunération, initialement fixée à 0,2776 franc par titre.
L’assemblée générale a accepté la proposition du conseil d’administration à une écrasante majorité, soit 96,3%. Le vote portait sur la première tranche de dividende. L’événement se déroulait sans la présence physique des actionnaires, afin de respecter les restrictions imposées par le Conseil fédéral pour limiter la propagation du COVID-19.La première partie du dividende sera versée le 11 mai. La deuxième est attendue pour le quatrième trimestre, si la situation économique le permettra, a rappelé le président Urs Rohner.

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