Ces mesures, qui seront conduites ces trois prochaines années, étaient grandement attendues par les observateurs, qui prévoyaient quelques changements après l’entrée en fonction en avril d’António Horta-Osório.
Credit Suisse revient sur l’une des mesures de l’ex-patron Tidjane Thiam, procédant au regroupement de son activité de gestion de fortune sous un seul et même toit. Il s’agit de la principale mesure de la réorganisation annoncée jeudi par la grande banque, qui va aussi se séparer de Prime Services, à l’origine de la coûteuse affaire Archegos.
Ces mesures, qui seront conduites ces trois prochaines années, étaient grandement attendues par les observateurs, qui prévoyaient quelques changements après l’entrée en fonction en avril d’António Horta-Osório, dont les premiers mois de présidence ont été marqués par la multiplication des fronts dans le domaine des litiges.
Cité dans le communiqué, le président assure vouloir replacer la gestion du risque au cœur du modèle d’affaires, mais également promouvoir une culture mettant l’accent sur la responsabilité et l’»obligation de rendre des comptes».
La nouvelle organisation reposera sur quatre divisions, contre cinq actuellement, et sera accompagnée d’un investissement de 1 à 1,5 milliard de franc par an pour assurer le développement. En pleine affaire Archegos, la banque d’affaires Investment Bank est la grande perdante de cette restructuration: les moyens alloués à cette division controversée seront encore réduits au profit des autres.
L’activité dévolue aux fonds spéculatifs sera cédée. Prime Services est à l’origine de la débâcle Archegos, qui a coûté plus de 5 milliards de francs à la grande banque au premier semestre. Il s’agit de l’énième cure d’amincissement appliquée à la banque d’affaires depuis le départ du directeur général Brady Dougan il y a plus de six ans.
Exit les divisions International Wealth Management (IWM) et Asia-Pacific (Apac), la gestion de patrimoine sera regroupée dans une seule entité, y compris l’activité intégrée jusqu’ici à la banque universelle suisse. Cette organisation régionalisée avait été décidée en 2015 par le Franco-Ivorien Tidjane Thiam.
Un montant de 3 milliards de francs - ponctionné auprès d’Investment Bank - sera alloué à cette nouvelle division, baptisée Wealth Management, précise M. Horta-Osório. L’effectif sera renforcé de 15% d’ici 2024 à 500 conseillers. L’objectif est d’atteindre 1100 milliards de francs de masse sous gestion d’ici trois ans, soit une augmentation de 200 milliards par rapport au niveau actuel, selon les indications de Credit Suisse.
La banque universelle suisse (SUB) inclura l’offre de détail aux particuliers, aux entreprises et investisseurs institutionnels sur territoire helvétique. Cette division sera donc amputée de la gestion de fortune.
Alors que des rumeurs évoquaient la cession de l’unité de gestion d’actifs, celle-ci est maintenue au sein de la structure. La division Asset Management a été également mouillée dans les affaires, plus précisément celle des fonds en liquidation Greensill, du nom de la société britannique d’affacturage en faillite. Credit Suisse poursuit le long processus de remboursement des 10 milliards de dollars (9,1 milliards de francs) investis dans ces véhicules.
Sur le plan géographique, Credit Suisse se reposera sur quatre régions, à savoir la Suisse, la zone Europe-Moyen-Orient-Afrique (Emea), l’Asie-Pacifique et le continent américain.