Le groupe zurichois n’a pas encore pris de décision concernant sa présence en Russie, dans le sillage des sanctions imposées au pays suite à l’invasion de l’Ukraine, explique mardi le patron Thomas Gottstein.
Le numéro deux bancaire helvétique Credit Suisse envisage de quitter de nouveaux pays dans son activité de gestion de fortune. Le groupe zurichois n’a pas encore pris de décision concernant sa présence en Russie, dans le sillage des sanctions imposées au pays suite à l’invasion de l’Ukraine, a expliqué mardi le patron Thomas Gottstein.
La direction examine actuellement son engagement sur certains marchés de gestion de fortune, principalement dans les pays émergents, a précisé M. Gottstein lors d’une conférence aux investisseurs organisée à Londres par le géant bancaire américain Morgan Stanley. Credit Suisse a annoncé en février abandonner son activité de gestion de fortune dans neuf pays d’Afrique subsaharienne.
Le conflit en Ukraine occupe également les responsables de Credit Suisse, dans l’optique du maintien des activités de banque privée en Russie et en Europe de l’Est, selon Thomas Gottstein. La grande banque emploie 125 personnes en Russie et applique les sanctions des pays occidentaux et de leurs alliés avec une «tolérance zéro», a-t-il assuré.
Pour le dirigeant, Credit Suisse dispose déjà de trop de guichets pour la gestion de fortune en Europe de l’Ouest, énumérant les différents centres en Italie, en Espagne, au Luxembourg et en Suisse. Un potentiel d’économie existerait à ce titre.
Du côté de la croissance, la banque aux deux voiles mise sur la clientèle ultra-riche mais également la numérisation des affaires pour gonfler ses volumes. La priorité géographique reste l’Asie, un continent stratégique pour la gestion de fortune.
Le groupe bancaire a décidé de réduire son activité de banque d’affaires, mais se retirer totalement de celle-ci serait peu judicieux, à en croire le patron de Credit Suisse. Le financement des entreprises est ancré dans l’ADN de la banque en Suisse. Par ailleurs, les synergies sont fortes entre les deux lignes de métier, les entrepreneurs utilisant souvent l’une comme passerelle pour l’autre et inversement.
Thomas Gottstein s’est montré réservé quant à l’évolution des affaires en 2022, bien que celle-ci se soit révélée favorable en janvier et février. Les incertitudes sont nombreuses, surtout au regard de la guerre russo-ukrainienne, de la normalisation des politiques monétaires et de la poussée inflationniste.
L’exercice 2022 sera une année de transition, a rappelé M. Gottstein, faisant référence à la restructuration en cours chez Credit Suisse. Les ratios de fonds propres ne devraient pas augmenter cette année, mais plutôt en 2023 et 2024.