Crédit Agricole dope son dividende malgré une nette baisse du bénéfice

AWP

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Le résultat a été également pénalisé par la dépréciation d’environ 900 millions d’euros de la filiale CA Italia, opérée en décembre.

Le groupe Crédit Agricole a limité la chute de son bénéfice en 2020, en dépit de la crise du Covid-19, et a indiqué vouloir doper le montant de son dividende, dans les limites permises par la BCE, au grand bonheur des marchés.

La banque mutualiste a enregistré une baisse de son bénéfice net de 34,9% en 2020 par rapport à l’année précédente, à 4,69 milliards d’euros.

Crédit Agricole fait ainsi moins bien que son homologue BNP Paribas, qui a connu un recul de 13,5%, à 7,07 milliards d’euros, mais mieux que Société Générale, passé dans le rouge avec une perte nette de 258 millions d’euros.

Le produit net bancaire (PNB), l’équivalent du chiffre d’affaires, s’est en revanche stabilisé à 33,6 milliards d’euros (+0,9% sur un an).

«Au quatrième trimestre, l’activité des métiers du groupe a été dynamique en dépit de ce nouveau confinement, et sur l’année 2020, l’activité a été globalement bonne, grâce à des rebonds après chaque confinement», a commenté la banque mutualiste dans son communiqué de résultats.

Globalement, à l’exception d’une entité jugée «non-stratégique», «toutes les divisions ont battu les attentes en matières de revenus nets sous-jacent», a salué Flora Bocahut, analyste pour Jefferies.

Principal facteur de la baisse du bénéfice: le coût du risque, qui a été multiplié par deux en 2020 et s’élève désormais à 3,65 milliards, dont environ un milliard d’euros concerne des encours sains.

Le résultat a été également pénalisé par la dépréciation d’environ 900 millions d’euros de la filiale CA Italia, opérée en décembre. Cependant, cette opération est avant tout un élément comptable et n’a «aucun impact» sur la liquidité ou la solvabilité, a rappelé Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA (Casa), l’entité cotée de la banque mutualiste.

De plus, le recul du bénéficie doit être «relativisé (...) par le fait qu’en 2019, nous avions un bénéfice exceptionnel», a-t-il ajouté.

Crédit Agricole avait en effet fini par remporter son bras de fer avec le fisc français, après des années de litige, et obtenu environ un milliard d’euros.

Hors éléments exceptionnels, la baisse du bénéfice net se chiffre à -14,8%.

«Casa» a de son côté enregistré une baisse de son bénéfice net de 44,4% à 2,69 milliards, tandis que son PNB a progressé de 1,7% à 20,5 milliards.

Rattrapage de dividende

Les ratios de fonds propres durs CET1, indicateur-clé qui mesure la capacité à surmonter une éventuelle crise, ont en outre progressé à 17,2% pour l’ensemble du groupe, et à 13,1% pour Casa.

Face à ces résultats, l’entité cotée a indiqué vouloir verser un dividende de 80 centimes d’euro par titre, assorti d’une option de paiement en actions.

C’est «plus qu’un dividende normal», a expliqué M. Brassac.

«Nous commençons à rattraper ce qui aurait pu, ce qui aurait dû, être payé à nos actionnaires» en 2020, avant que la Banque centrale européenne n’interdise le versement de dividendes pour le secteur, a-t-il précisé.

«Le cadre de la BCE n’autorise qu’une distribution de 23 centimes par action, cependant Crédit Agricole a opté à la place pour un plan complexe mais en adéquation avec la BCE», a commenté Flora Bocahut.

Une grande partie des dividendes revient ainsi aux caisses régionales, qui vont opter pour un paiement en actions, ce qui va limiter la sortie de liquidité du groupe et permettre de respecter les recommandations de la BCE.

Un élément particulièrement apprécié par les investisseurs: à 9H50, le titre bondissait de 4,99% à 10,73 euros, dans un marché en baisse de 0,08%.

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