Crédit Agricole triple ses provisions au premier trimestre

AWP

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«Notre approche se résume à la certitude que nous absorberons le coût du COVID tel qu’il se présente aujourd’hui», a affirmé le directeur général, Philippe Brassac.

Crédit Agricole SA, entité cotée du groupe bancaire mutualiste, se dit certain de pouvoir absorber le coût de la crise sanitaire du Covid-19, malgré la flambée de ses provisions qui ont déjà entamé au premier trimestre son bénéfice, en baisse de 16,4%.

«Notre approche se résume à la certitude que nous absorberons le coût du Covid tel qu’il se présente aujourd’hui», a affirmé à la presse le directeur général de Crédit Agricole SA (Casa), Philippe Brassac, se refusant à fournir une projection annuelle chiffrée.

Au coeur de la présentation des résultats du premier trimestre du groupe ce mercredi, le triplement du coût du risque, qui représente les réserves pour faire face à d’éventuels défauts de paiements.

Au niveau de l’entité cotée Crédit Agricole SA, ce coût du risque a atteint 621 millions d’euros, contre 225 millions l’an dernier à la même période. A l’échelle du groupe Crédit Agricole, c’est-à-dire en incluant les caisses régionales, il grimpe à 930 millions d’euros, contre 281 millions d’euros.

«Le sujet n’est pas celui-là pour nous», a affirmé le patron de Casa, précisant pouvoir assumer une flambée du coût du risque sur l’année.

Reste que le bénéfice net du premier trimestre a été essentiellement entamé par ces provisions supplémentaires, celui-ci reculant de 16,4% à 638 millions d’euros en données publiées. Il chute de près d’un tiers au niveau du groupe Crédit Agricole à 908 millions d’euros.

La banque mutualiste a néanmoins engrangé des revenus entre janvier et mars, le produit net bancaire (PNB) du groupe Crédit Agricole (caisses régionales comprises) progressant de 2% à 8,3 milliards d’euros.

Cet équivalent du chiffre d’affaires progresse encore plus nettement au seul niveau de Crédit Agricole SA, de 7,1% à 5,2 milliards d’euros, tiré par le pôle de banque «grande clientèle», qui comprend la banque de financement et d’investissement (BFI) et les services financiers aux investisseurs.

Ce pôle a vu ses revenus progresser de 18% en données publiées, traversant sans trop d’encombres les chocs exceptionnels subis par les activités de marché et actions qui ont nettement affaibli ses concurrentes.

Les raisons? Une BFI essentiellement tournée «vers les besoins de financement» de grands clients «corporate», a expliqué Jérôme Grivet, directeur financier du Crédit Agricole SA.

Bien que cette activité soit gourmande en capital, elle est «beaucoup moins volatile et ne nous expose pas ou moins que les autres aux dislocations de marché que l’on a pu vivre», a-t-il précisé, ajoutant ne pas fabriquer «des produits d’investissement pour une clientèle d’investisseurs».

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