La deuxième banque privée allemande Commerzbank a publié un bénéfice net part du groupe de 156 millions d’euros après une première année de mise en route de sa nouvelle stratégie accompagnée d’importantes dépenses de restructurations.

Les analystes interrogés par le prestataire de services financiers Factset tablaient sur un bénéfice net de 136 millions d’euros. Son bénéfice opérationnel a, lui, atteint 1,3 milliard d’euros, en baisse annuelle de 7%.

La banque encore détenue à 15,6% par l’Etat allemand n’envisage pas de verser de dividende au titre de l’exercice 2017, mais vise d’en verser un de nouveau au vu de l’exercice 2018 en cours.

Le chiffre d’affaires, à 9,16 milliards d’euros, est en recul de 2,5% sur un an, mais conforme aux attentes des analystes.

Au printemps dernier, la banque avait inscrit 807 millions d’euros de charges exceptionnelles correspondant au financement de plus de 9.500 départs aidés dans le personnel, conséquence de son virage vers le numérique.

Le ratio de fonds propres «durs», indicateur clé de solvabilité, s’est quant à lui amélioré à 14,1% contre 12,3% fin 2016.

«Nous avons poursuivi la numérisation de la banque et avons connu une forte croissance», se félicite le patron du groupe depuis 2016, Martin Zielke, dans un communiqué.

La banque prévoit encore cette année de «mettre l’accent sur la croissance», sans citer de chiffres.

Martin Zielke avait annoncé l’automne 2016 la nouvelle stratégie visant à forcer la numérisation des activités et faire reposer la banque sur deux piliers, la banque de détail et des petites entreprises d’un côté, les grandes entreprises de l’autre.

Depuis, la banque de détail a gagné 639.000 clients, dont 502.000 sur l’année 2017. Malgré tout, les recettes ont stagné l’an dernier, à 4,86 milliards d’euros. La marge opérationnelle a, elle, reculé de 20%, à 867 millions d’euros, en raison d’investissements dans le numérique et du poids de la réglementation.

La banque des entreprises a gagné 4.100 clients en 2017 et 5.400 depuis début 2016 mais ses revenus ont reculé de 6,5% l’an dernier, à 3,96 milliards d’euros, surtout en raison de la faible activité sur les marchés.

Au quatrième trimestre, la marge opérationnelle de cette division a fondu de 81%, à 66 millions d’euros, du fait notamment de davantage de provisions pour risques.

La banque a encore un long chemin à faire pour atteindre son objectif de rentabilité nette rapportée aux fonds propres «supérieur à 6% « visé en 2020. En effet, ce ratio s’est élevé à seulement 0,6% l’an dernier, après 1,1% en 2016.

Elle a en revanche accéléré les cessions au sein de son portefeuille de crédits maritimes, qui a fondu de 2,2 milliards d’euros l’an dernier pour afficher un solde de 2,6 milliards d’euros à fin décembre.