Collecte favorable mais résultat en recul pour Mirabaud en 2020

AWP

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Les entrées nettes d’argent de la banque dirigée par Yves Mirabaud ont atteint 810 millions de francs, contre un reflux de 121,4 millions en 2019.

Mirabaud a renoué avec une collecte positive en 2020, stabilisant sa masse sous gestion autour de 35 milliards de francs. Les recettes et le résultat du groupe bancaire genevois affichent néanmoins une baisse, accentuée par les produits exceptionnels engrangés l’année précédente.

Dans une année marquée par le coronavirus, les entrées nettes d’argent ont atteint 810 millions de francs, contre un reflux de 121,4 millions en 2019, indique mardi l’établissement fondé en 1819.

La gestion de fortune a contribué à hauteur de deux tiers à ces afflux, le reste revenant à la gestion d’actifs. Mirabaud se concentre sur sept marchés, dont la Suisse, certains pays d’Europe occidentale et orientale, le Moyen-Orient et l’Amérique du sud.

Au bouclement de l’exercice, la masse sous gestion s’élevait à 34,9 milliards de francs, pratiquement inchangée par rapport aux 34,7 milliards affichés douze mois auparavant. Sur ce montant, l’activité de gestion d’actifs totalisait 7,6 milliards.

La stratégie prudente de Mirabaud a permis d’amortir le choc subi lors de l’éclatement de la crise pandémique. «En mars, pour les clients gérés, nous sommes entrés sur les marchés assez fortement couverts, protégés contre les baisses et avons réussi à nettement réduire la volatilité des comptes de nos clients. (...) Nous avons remis du risque dans les portefeuilles autour de mai-juin», explique à AWP Yves Mirabaud, associé gérant senior.

Les recettes du groupe genevois se sont étiolées de 8,0% à 298,6 millions de francs. Cette baisse s’explique par une activité de négoce réduite, par la faiblesse des taux, notamment en dollars, mais également par un facteur plus spécifique.

«Trois de nos clients «non-gérés», ayant fait le choix de gérer eux-mêmes leur argent en utilisant activement des effets de leviers, ont essuyé de lourdes pertes sur des stratégies d’options. Ils ont vu leurs actifs fortement diminuer, voir disparaître, durant la crise», affirme M. Mirabaud. Avant de subir ces pertes, ces clients détenaient près de 700 millions de francs.

Une distance qui commence à peser

Les recettes tirées des commissions sont restées stables à 239,6 millions de francs. Les opérations de négoce ont généré des revenus de 36,3 millions, tandis que la marge d’intérêt a permis de réaliser un produit de 17,5 millions. Les charges d’exploitation ont été allégées de 5,8% à 246,6 millions de francs. Hors produits extraordinaires, le résultat opérationnel affiche un tassement de 6,9% à 42,0 millions.

Le bénéfice net a chuté de quelque 29% à 35,9 millions de francs, un plongeon s’expliquant principalement par une base de comparaison défavorable. Yves Mirabaud indique que ce résultat intervient après deux exercices extraordinaires «au sens premier du terme» puisque le groupe avait engrangé des gains uniques en 2018 et 2019.

En règle générale, deux tiers des employés du groupe genevois ont été astreints au télétravail, sans que la relation avec les clients n’ait eu trop à en pâtir, selon l’associé gérant senior. «En période de crise, la Suisse attire. Mais il ne faut pas sous-estimer la situation actuelle, le fait de ne pas pouvoir voyager et rencontrer des gens physiquement, cela commence à avoir un impact, difficilement quantifiable. Il ne faudrait pas que la situation perdure.»

L’année 2020 a été également marquée par le lancement de l’activité «Advisor», dévolue aux fusions-acquisitions. «Nous avons toujours été très actifs dans le domaine des levées de fonds, du courtage ou du trading. Cette activité a beaucoup évolué. (...) Notre ambition est d’accompagner les entrepreneurs afin de faciliter les synergies avec notre clientèle privée» affirme Yves Mirabaud, pour qui la rentabilité de cette unité n’est pas l’objectif primordial. La division Securities compte désormais une cinquantaine d’emplois, dont 10-15 pour Advisor.

Les premiers mois de 2021 se sont révélés meilleurs que prévu, selon M. Mirabaud. «Si les marchés tiennent, l’année s’annonce stable par rapport à la précédente.»

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