Le géant bancaire espagnol BBVA a engrangé un bénéfice net en hausse de 57% au premier semestre, grâce à l’amélioration de sa rentabilité et à la hausse de ses revenus, portée par l’arrivée de nouveaux clients.

Le groupe espagnol a dégagé trois milliards d’euros (un peu moins en francs) de profits, contre 1,91 milliard au premier semestre 2021, qui avait été pénalisé par le financement d’un vaste plan de suppression d’emplois et de fermetures d’agences en Espagne.

Ce chiffre dépasse largement les prévisions des analystes interrogés par le fournisseur d’informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 2,62 milliards d’euros de profits.

La banque explique cette dynamique par une progression de ses marges d’intérêts, qui ont progressé de 26,5%, mais aussi de ses revenus, qui ont augmenté de 12,6%, grâce à une forte progression de l’activité sur le marché mexicain.

Cette dynamique s’est traduite par l’arrivée de 5,3 millions de nouveaux clients, soit un chiffre «record», principalement grâce à ses services de banque en ligne qui ont capté plus de la moitié des nouveaux clients.

La multiplication des offres bancaires en ligne «a permis de multiplier par 2,7 le rythme d’incorporation de nouveaux clients par rapport à celui d’il y a cinq ans», souligne BBVA, qui précise disposer désormais de 85,1 millions de clients.

Le chiffre du premier semestre a été atteint malgré la fébrilité du marché turc, où BBVA est implanté via sa filiale Garanti BBVA, en raison de l’inflation galopante de près de 80% dans ce pays et de la chute de la lire face au dollar.

Le groupe espagnol avait lancé en novembre une offre publique d’achat (OPA) sur les 50,15% de sa filiale turque Garanti BBVA, qu’il ne détient pas, pour un montant total de près de deux milliards d’euros.

Mais en raison de la forte dévaluation de la lire, BBVA a annoncé fin avril qu’elle relevait de 23% le prix de son offre d’achat, passé de 12,20 lires par action à 15 lires par action. L’opération doit être bientôt clôturée.

Les résultats du premier semestre interviennent par ailleurs alors que Madrid a annoncé la mise en place l’an prochain d’une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des grands groupes bancaires, qui ont commencé à bénéficier de la hausse des taux d’intérêt.

Cette mesure, destinée à compenser les mesures de soutien mises en place ces derniers mois face à l’envolée de l’inflation, restera en vigueur durant deux ans. Elle permettra à l’État de récupérer 1,5 milliard d’euros par an en 2023 et 2024.